"Ce qu'on a vu en Hongrie, mais aussi dans d'autres pays, est choquant et insupportable", a dénoncé Simonetta Sommaruga au 19h30. Concernant la position dure du Premier ministre hongrois Viktor Orban, la présidente de la Confédération espère qu'elle ne représente qu'une "minorité" en Europe.
En tant que ministre d'un Etat signataire des accords de Schengen, elle participera lundi au Luxembourg à la réunion d'urgence des ministres européens de l'Intérieur et de la Justice. Au menu des discussions: la proposition de la Commission européenne, adoptée jeudi par le Parlement européen, qui prévoit un mécanisme de répartition des migrants permanent et contraignant.
Après le refus vendredi de tels quotas par le Danemark et le groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), la présidente de la Confédération refuse encore de parler d'échec à venir, "mais c'est très difficile", reconnaît-elle.
"Tous les pays doivent faire leur travail"
"Je pense qu'on va mesurer l'Europe à sa capacité à gérer cette crise", ajoute Simonetta Sommaruga dans l'émission Forum. "La tâche est difficile, mais la solution nationale est la pire des choses pour tout le monde, et aussi pour la Suisse." La ministre de la Justice estime qu'il est indispensable d'avoir une clé de répartition. "Mais cela ne suffit pas, il faut aussi que tous les pays fassent leur travail, en enregistrant les requérants d'asile, en proposant des hébergements qui respectent les droits humains", précise-t-elle. "Je vais demander cela lundi et je vais dire que si on trouve des solutions communes, c'est important pour la Suisse. Mais encore une fois, on a fait beaucoup d'annonces, et l'Union européenne doit aussi monter qu'elle est capable d'agir."
La Suisse participera d'une façon ou d'une autre
En cas d'accord sur un mécanisme de répartition, la Suisse en tant qu'Etat tiers et signataire des accords de Schengen, pourrait être obligée d'y participer selon certaines sources européennes. "Beaucoup de questions sont encore ouvertes à ce propos", note la conseillère fédérale. "On a fait beaucoup d'annonces au niveau de l'Union européenne ces derniers temps et j'attends aussi des réponses claires: comment va-t-on faire? Qu'est-ce que cela veut dire 'tout le monde participe'? Mais si on trouve un accord au sein de l'UE, je ne peux pas m'imaginer que la Suisse ne participe pas d'une façon ou d'une autre."
Simonetta Sommaruga est par ailleurs persuadée que la volonté est bien là, chez les Suisses, de faire preuve de solidarité. "On a maintenant une solidarité des valeurs en Europe, et il faut montrer que cette solidarité commune vaut quelque chose".
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