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Craintes autour des affaires compensatoires pour l'achat de drones

Un drone Hermes 900 du fabriquant Elbit Systems en démonstration au-dessus de la base d'Emmen. [Keystone - Sigi Tischler]
Craintes autour des affaires compensatoires pour l'achat de drones / Le Journal du matin / 2 min. / le 18 septembre 2015
Les affaires compensatoires liées à l'achat de six drones israéliens pour l'armée suisse suscitent les craintes de parlementaires romands qui doutent de la répartition géographique des contrats.

La facture de 250 millions de francs pour l'achat de six drones du groupe israélien Elbit Systems a été validée il y a dix jours par le Parlement fédéral. Dans le cadre de ce contrat, le fabricant s'est engagé à signer des contre-affaires avec des entreprises suisses.

"Une part du gâteau" pour les Romands

Théoriquement, un tiers de ces contrats devraient être signés en Suisse romande. Mais certains en doutent. Le conseiller national PLR genevois Hugues Hiltpold a déposé une question en ce sens, à laquelle devra répondre lundi le ministre de la Défense Ueli Maurer. "Il y a beaucoup d'entreprises qui travaillent dans le domaine en Suisse romande et notamment sur la métropole lémanique, et c'est important que ces entreprises-là puissent avoir une part du gâteau", explique-t-il

Si certains parlementaires sont inquiets, c'est parce que dans le passé la Suisse a connu quelques déboires avec ses affaires compensatoires. Seuls 40% des contre-affaires des FA/18 ont réellement profité à l'économie. Et lors de la phase préparatoire de l'achat du Gripen (finalement refusé par le peuple) le fabricant Saab peinait à atteindre son objectif d'affaires compensatoires.

"Y a-t-il assez d'entreprises romandes?"

"On regarde s'il y a des possibilités de donner une affaire à une compagnie en Suisse romande", assure le conseiller national UDC schaffhousois Thomas Hurter, président de la commission de sécurité du Conseil national. "Mais est-ce qu'il y a assez d'entreprises, est-ce qu'il y a des entreprises qui peuvent le faire?, s'interroge-t-il. "Il faut regarder aussi les coûts. On essaie le plus possible, mais quand il n'y a pas, il n'y a pas!"

Car au-delà de la bonne volonté des uns et des autres, il y a la réalité du marché. Pour signer une affaire compensatoire, une entreprise romande doit être concurrentielle.

Pietro Bugnon/oang

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