"Quelqu'un a exigé de moi de l'argent pour garder des informations sous silence", assure la libérale-radicale, indiquant qu'elle a porté plainte.
L'une des deux personnes qui l'ont dénoncée au Ministère public de la Confédération (MPC) a d'abord tenté de l'extorquer, précise Christa Markwalder. "Par le biais d'un courriel dans lequel il fait comprendre maladroitement qu'il veut de l'argent", précise-t-elle. Face à son refus, cet homme a alors déposé plainte: "c'est intolérable", commente la Bernoise.
La conseillère nationale ne révèle pas l'identité de l'individu. Seule sa plainte est encore pendante aujourd'hui, la deuxième personne impliquée ayant retiré la sienne.
Critiques contre le MPC
Christa Markwalder critique aussi le MPC, qui s'est selon elle entêté à demander la levée de son immunité parlementaire tout en ayant connaissance du chantage qui avait été exercé.
"Le procureur de la Confédération avait signalé à mon avocat que la requête concernant la levée de l'immunité ne pouvait être retirée au vu de la forte médiatisation de l'affaire", s'indigne la vice-présidente du Conseil national. Le Parlement a toutefois refusé plus tard de lever son immunité.
Le MPC n'a pas souhaité faire de commentaires, tant sur la plainte de Christa Markwalder que sur la tentative de chantage, selon le journal. Il a indiqué que les enquêtes en cours pour soupçons de violation du secret de fonction et d'espionnage politique devraient bientôt arriver à terme.
ats/boi
Le rappel des faits
En juin 2013, Christa Markwalder avait déposé une intervention parlementaire sur les relations entre la Suisse et le Kazakhstan. Elle y posait diverses questions au Conseil fédéral sur la poursuite des contacts entre la Confédération et ce pays au régime autoritaire.
Or l'intervention avait été rédigée par une agence de relations publiques active en Suisse, mandatée par un parti qui se décrit comme faisant partie de l'opposition kazakhe, alors qu'il serait proche du pouvoir.
La Bernoise a échappé à toute sanction dans cette affaire, tant pénale que disciplinaire. Le Bureau du Conseil national, interpellé par la commission de l'immunité, a décidé début août de ne pas prendre de mesures disciplinaires contre elle.