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Les médecins cantonaux exigent des solutions pour les requérants d'asile

Le médecin cantonal bernois Jan von Overbeck. [Keystone - Lukas Lehmann]
Les médecins cantonaux exigent des solutions pour les requérants d'asile / Le Journal du matin / 1 min. / le 2 octobre 2015
La Confédération doit rapidement renforcer son dispositif médical pour les requérants d'asile, affirment les médecins cantonaux. Certaines maladies sont mal dépistées dans les centres d'enregistrement.

Les médecins cantonaux avaient déjà alerté la Confédération en décembre 2014, lors de l'épidémie d'Ebola. Huit mois plus tard leurs critiques restent identiques: il faut renforcer les contrôles médicaux dans les centres fédéraux d'enregistrement, comme celui de Vallorbe dans le canton de Vaud.

En cause: ces requérants qui arrivent dans les cantons atteints de maladies dépistées de manière peu efficiente ou trop tardive dans les centres de la Confédération. Des cas notamment de varicelle, de tuberculose ou encore de rougeole. "Ces maladies infectieuses présentent un danger potentiel pour la santé publique suisse, avertit au micro de la RTS Jan Von Oberbeck, le président de l'association des médecins cantonaux. Et certaines, notamment la tuberculose résistante aux antibiotiques, sont difficiles et coûteuses à traiter", poursuit le médecin cantonal bernois.

Dépistage systématique

Mais ces situations pourraient être largement évitées avec un système de dépistage et de triage plus systématique dans les centres fédéraux. "A court terme, des contrôles précoces plus individualisés, menés par des médecins généralistes ou des infirmiers formés en santé publique, permettraient de rapidement identifier ces maladies aigües contagieuses", explique Jan von Overbeck.

Pour le président de l'association des médecins cantonaux, Berne doit rapidement prendre ses responsabilités: "Pourquoi traiter les migrants différemment de la population suisse. Si un Suisse est soupçonné d’avoir la tuberculose, celui-ci et ses proches seront rapidement pris en charge. Les requérants viennent de région où ces maladies infectieuses sont beaucoup plus fréquentes que dans nos régions. Notre pays très prospère et fort d'une tradition humanitaire de longue date, se doit de traiter les migrants comme les autochtones".

Face aux critiques, le Secrétariat d’état au migration (SEM), en étroite collaboration avec l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), va mettre en place un groupe de travail. Il se réunira pour la première fois en novembre.

Marc Menichini/fisf

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Liste des mesures proposées

Les mesures à prendre dans les centres fédéraux, proposées par les médecins cantonaux dans un courrier daté de décembre 2014, adressé à l'Office fédéral de la santé publique

- Une évaluation clinique de chaque individu avant son attribution à un canton, avec le dépistage de la tuberculose et de la gale, puis un contrôle des vaccinations, ainsi qu’un dépistage des addictions et des troubles psychiatriques

- La présence quotidienne de personnel infirmer dans les centres fédéraux d’enregistrements (CEP), offrant des services de type "permanence"

- La possibilité d’isoler les personnes contagieuses ou potentiellement contagieuses

- La transmission des informations nécessaires à la suite de la prise en charge du cas aux personnels sanitaires des cantons