A peine commencé, le procès de l'ancien informaticien de la banque HSBC à Genève est reporté. La Cour des affaires pénales du Tribunal pénal fédéral a relevé que le Code de procédure pénale prévoit que si l'accusé est absent à son procès, il doit être convoqué une deuxième fois.
Hervé Falciani est poursuivi par le procureur général de la Confédération pour soustraction de données, service de renseignements économiques, violation du secret commercial et violation du secret bancaire.
Falciani appelé à s'exprimer
Le procureur Carlo Bulletti a prié l'accusé de venir s'exprimer et se défendre. Mais l'accusé, qui se considère comme un "lanceur d'alerte", avait déjà fait savoir qu'il ne répondrait ni à la première, ni à la deuxième convocation, fixée au 2 novembre prochain. Son avocat, Me Marc Henzelin, a indiqué n'avoir aucune raison objective pour expliquer cette décision.
La Cour a rappelé qu'elle avait proposé un sauf-conduit au Franco-Italien, qui vit en France. Mais celui-ci n'y a jamais donné suite. Si l'accusé est absent en novembre, le tribunal devra le juger par défaut.
L'ex-informaticien devrait en revanche rencontrer la presse le 28 octobre prochain à Divonne (F) dans le cadre d'une conférence consacrée au "journalisme d'investigation à l'heure de wikileaks."
>> Lire aussi : Le Service de renseignement suisse a laissé échapper Hervé Falciani en 2008
ats/bri
L'affaire Falciani
Hervé Falciani est accusé d'avoir, de 2006 à 2008, copié des données bancaires de son employeur la banque HSBC pour ensuite, de 2008 à 2014, les rendre accessibles à des entreprises privées et à des organismes publics de plusieurs pays, dont les autorités fiscales françaises.
Après un premier interrogatoire de la police genevoise concernant ses activités, Hervé Falciani avait quitté la Suisse en décembre 2008. Il avait été ensuite arrêté en 2012 à Barcelone mais avait été remis en liberté, l'Espagne ayant refusé la demande d'extradition de Berne. La France refuse également de l'extrader.
Parmi les riches contribuables qui auraient été rattrapés par la justice grâce aux listes Falciani, figure Arlette Ricci, 73 ans, héritière des parfums Nina Ricci, et le banquier Emilio Bottin, qui avait été condamné à payer 299 millions d'euros au fisc espagnol.