Un décilitre de boisson sucrée de type cola contient environ 43 calories, alors que la même quantité de vin en contient entre 70 et 90, un verre de vin blanc étant généralement un peu moins calorique qu'un verre de rouge. Du point de vue nutritionnel, cela s'explique par la richesse en sucre du vin, et de l'alcool en général.
Alors que pour un grand nombre de produits alimentaires consommés, le nombre de calories est précisé sur l'emballage, les boissons alcoolisées font exception. Une particularité que certains contestent en Suisse.
Le conseiller national Thomas Hardegger (PS/ZH) a ainsi déposé une interpellation cet automne au Parlement pour que des informations énergétiques figurent sur les bouteilles de vin et autres boissons alcoolisées.
Une solution qui divise
L'affichage nutritionnel ne convainc cependant pas tous les acteurs du secteur. Pour les vignerons, la solution serait difficilement applicable, le nombre de calories par décilitre de vin variant d'une bouteille à l'autre. "Le vin peut rester une exception à l'affichage des calories car c'est un produit vivant. On aurait fatalement une étiquette fausse " d'un vin à l'autre avec un étiquetage standard, estime Stéphane Gros, vigneron à Dardagny (GE) au micro de la RTS.
De leur côté, les spécialistes en nutrition voient d'un bon oeil l'affichage des calories sur les bouteilles de vin, car l'apport énergétique est souvent sous-estimé par les consommateurs. "Si on prend l'exemple de trois verres de vin, cela équivaut à un plat, c'est-à-dire quasiment la quantité de calories de la moitié d'un repas. Cela fait vite beaucoup", explique ainsi la nutritionniste Virginie Terrier.
Une première étape franchie dans l'UE
Ailleurs en Europe, la question fait également débat. Le Parlement européen a fait un premier pas ce printemps en demandant à la Commission européenne de proposer une législation en la matière au plus tard à la fin 2016.
Lors de la dernière refonte des règles de l'étiquetage alimentaire dans l'UE en 2011, la travailliste britannique Glenis Willmott, qui a porté la résolution approuvée cette année, avait déjà bataillé pour que le régime commun de l'affichage s'applique à l'alcool.
En vain alors, "face à un lourd lobbying de l'industrie", raconte-t-elle à l'AFP. Pourtant, "les consommateurs ont le droit de savoir qu'un verre de vin a le même nombre de calories qu'une tranche de gâteau", estime-t-elle.
tmun
L'étiquetage volontaire des brasseurs européens
Les quatre principaux brasseurs européens, Carlsberg, Heineken, AB Inbev et SABMiller, ont annoncé en mars dernier qu'ils étaient prêts à afficher l'apport calorique de leurs bières. L'annonce a cependant provoqué la colère des producteurs de spiritueux.
Les brasseurs ont en effet retenu comme base un décilitre, qui permet à la bière de n'afficher que 40 calories contre plus de 240 pour le whisky. Un décilitre ne représente pourtant que le tiers d'une canette de bière ordinaire, mais une dose importante d'alcool fort.