L'émission "10 vor 10" de SRF se réfère aux résultats provisoires des premières analyses par ultrasons effectuées sur l'installation et dont l'agence ats a obtenu des extraits.
La centrale de Beznau est de même facture que celle de Doel 3 en Belgique. Cette dernière n'est plus en service depuis que des fissures ont été découvertes sur la cuve du réacteur.
Le document obtenu compare les deux centrales. On apprend ainsi qu'à Doel, il y a quelque 12'000 aspérités dont la taille est en moyenne deux fois plus grosse qu'à Beznau.
Cuve "pas intacte"
"Ce n'est pas parce que l'on y trouve moins de défauts de matériau que la centrale argovienne est plus sûre", a expliqué Sabine Stockar, de la Fondation suisse de l'énergie, interrogée lors de l'émission.
Selon elle, la question est plutôt de savoir si le coeur de l'installation, soit cette cuve de pression, est sûr. Et pour cela cette cuve doit être intacte. "Ce qu'elle n'est pas", conclut-elle.
ats/asch
Au coeur du processus nucléaire
Dans le détail, les défauts de matériau se trouvent sur la paroi en acier de la cuve, épaisse de 18 centimètres. Celle-là même où s'effectue le processus nucléaire et qui est donc soumise à une chaleur de 300 degrés.
Les aspérités sont reparties de manière irrégulière sur l'anneau C de la cuve. Elles se situent plus précisément sur une largeur de 250 millimètres et sont présentes jusqu'à une profondeur de 60 millimètres.
L'exploitant argovien Axpo se défend
Le porte-parole de l'exploitant argovien tient à souligner que la situation de la centrale de Beznau demeure "très différente" de celle de Doel 3, comme le prouvent, dit-il, les résultats provisoires de ces analyses en cours. Les premières conclusions "n'émettent aucune réserve en matière de sûreté nucléaire", se défend-il.
Le réacteur I de Beznau est débranché depuis mars pour des travaux. En été, des analyses ont révélé des défauts de matériau dans la cuve de pression, ce qui avait conduit l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) à exiger des évaluations supplémentaires en automne.
L'IFSN décidera au début 2016 si le réacteur peut être redémarré et si la centrale remplit encore les conditions de sécurité nécessaire. Jusque-là, Beznau I restera débranchée.