Dans son texte, Lukas Bärfuss voit la Suisse comme un pays de "nains catatoniques" qui s'immobilise devant ses monuments nationaux et dont les partis politiques n'ont pas le courage d'affronter les "vrais" défis.
L'écrivain se demande comment expliquer aux électeurs ce qu'ils ont voté le 9 février 2014, ou comment faire comprendre que la démocratie directe est responsable de cet "accident". Selon lui, les Suisses "ferment les yeux et espèrent que le problème disparaîtra comme par magie". Et Lukas Bärfuss de souligner que, depuis 1990, la Suisse a une des croissances économiques les plus faibles de l'OCDE.
La culture et les médias pas en reste
Partout, la droite s'impose, laisse entendre l'écrivain. Il en veut pour preuve l'exposition de la collection privée de Christoph Blocher au Musée Oskar Reinhart de Winterthour. Mais aussi les difficultés que vit la Neue Zürcher Zeitung qui, selon lui, brade ses contenus et survit grâce à un seul banquier.
Outre-Sarine, les réactions n'ont pas tardé: "quand avons-nous connu une charge d'une telle violence, d'une telle colère ?", se demande le chef de la rubrique culturelle du Tages-Anzeiger. Avec ironie, la Basler Zeitung laisse de son côté entendre que si Lukas Bärfuss avait les qualités d'un Thomas Bernhard, le grand écrivain autrichien, l'insulte aurait été d'un autre niveau.
Roger Guignard avec gchi
Lukas Bärfuss "n'a rien compris"
Dans l'émission Forum de la RTS samedi soir, le sociologue Jean Ziegler a estimé que Lukas Bärfuss "n'a rien compris".
"Dire que les Suisses sont des nains est une idiotie totale", a-t-il dit, ajoutant que l'écrivain ne distinguait pas l'oligarchie bancaire et le peuple suisse, ce qui aboutit "à une insulte totalement inadmissible".