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Fernand Cuche: "On attend un éveil citoyen pour l'environnement"

Fernand Cuche, ancien conseiller d’Etat et conseiller national. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Fernand Cuche, ancien conseiller d'Etat Vert neuchâtelois / L'invité de la rédaction / 24 min. / le 21 octobre 2015
Le recul des Verts au Parlement est un signe que le citoyen n'a pas pris conscience des grands enjeux écologiques à venir, déplore le Vert neuchâtelois Fernand Cuche mercredi dans le Journal du matin de la RTS.

L'ancien conseiller d'Etat constate que les Suisses ont pris l'habitude de trier les déchets et d'éteindre la lumière quand ils quittent une pièce, mais que l'étape suivante est beaucoup plus compliquée. A ses yeux, il faut désormais changer la consommation en profondeur et entamer une révolution idéologique.

Et c'est cette dimension que les politiciens verts engagés ont du mal à faire passer. Pour beaucoup, les Verts restent un parti qui entend "protéger un petit biotope, un crapaud qui disparaît et des libellules qui se perdent", alors que ce travail de protection de l'environnement est avant tout un travail pour protéger l'humain dans son ensemble.

Pour Fernand Cuche, il s'agit maintenant de mieux informer la population avec d'autres mots et des exemples concrets pour mieux la sensibiliser aux dimensions écologiques. Et de passer par les milieux associatifs pour appuyer un mouvement citoyen international en faveur de l'écologie.

"La paysannerie vote à droite"

Concernant la paysannerie, si le lobby paysan reste très présent à Berne avec une trentaine d'élus depuis dimanche, elle peine toutefois à faire passer ses idées, note le Neuchâtelois. "Traditionnellement la paysannerie vote à droite", constate-t-il. Mais des partis comme l'UDC, le PLR ou le PDC sont ouverts au libéralisme et aux traités commerciaux internationaux. Et au moment où il faudrait prendre des positions importantes pour l'écologie et la paysannerie, ces élus paysans suivent leurs partis et vont dans le mauvaise sens, juge Fernand Cuche.

Il manque donc selon lui une reconnaissance de l'agriculture en Suisse et l'acte de production n'est pas reconnu avec des prix à la production qui continuent de baisser, contribuant à une démobilisation du secteur.

Pour l'ex-conseiller d'Etat, il faudrait passer un outil législatif qui donne la possibilité aux producteurs de gérer l'offre, c'est-à-dire d'arriver sur le marché au bon moment et avec les bonnes quantités.

boi

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Appel à manifester jeudi

Le collectif Swiss Agri Militant (SAM) a appelé à la mobilisation des paysans à Berne le 22 octobre.

Les agriculteurs sont priés de venir en nombre dans la capitale pour dénoncer en particulier les conditions difficiles que vivent les producteurs de lait. Cette manifestation pourrait être la plus importante depuis celle de 2005, quand 10'000 étaient venus à Berne pour aussi protester contre la constante baisse des prix agricoles.