Au lieu de favoriser l’intégration des réfugiés de guerre venus de Syrie ou d’Afghanistan, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) accélère les renvois depuis septembre dernier traitant prioritairement les cas Dublin, s'inquiètent Amnesty International, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Solidarité sans frontières, le service d’assistance juridique Copera et le mouvement citoyen Collectif R.
Ces associations considèrent que cette politique bafoue les droits de réfugiés, mais qu'elle contrevient aussi au principe de solidarité. En conséquence, elles demandent au Conseil fédéral de suspendre les renvois Dublin vers les Etats à la frontière de l’Union européenne (Italie, Grèce et Hongrie notamment) ainsi que sur la route des Balkans, et traiter elle-même les demandes d’asile.
Réformer l'asile européen
Le collectif presse aussi le gouvernement d'agir sur d'autres plans. Il lui demande notamment de participer activement à une réforme du système d’asile européen; de considérer l’intégration des personnes à protéger comme une priorité; ou encore de s’engager à plus long terme pour une répartition entre les pays européens prenant en compte les intérêts des réfugiés comme les liens familiaux.
Après le glissement à droite du Conseil national lors des élections fédérales, ces associations ne choisissent pas le meilleur moment pour faire cette demande. Mais elles estiment qu'il y a urgence à intervenir.
Obstacles administratifs
"Depuis le début de l'année nous avons accueilli environ 24'000 personnes en Suisse comme requérants d'asile, la Suède en a accueilli plus de 160'000", a souligné Denise Graf, experte de l'asile à Amnesty International, à la RTS. "Nous constatons aussi que beaucoup de gens aimeraient s'engager et accueillir des personnes chez nous, mais les obstacles administratifs sont tels que très souvent ce projet n'aboutit pas."
De son côté, la secrétaire générale de l'association Solidarité sans frontières Amamda Ioset fait remarquer que la Suisse peut cesser les renvois Dublin et traiter elle-même les demandes d'asile sur son territoire sans modification de sa législation, en utilisant la clause de souveraineté incluse dans les accords Dublin.
oang