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Vers un retour de l'UDC au Département de justice et police?

La première séance du Conseil fédéral de l'année 2015, le 14 janvier [KEYSTONE - Lukas Lehmann]
La première séance du Conseil fédéral de l'année 2015, le 14 janvier. - [KEYSTONE - Lukas Lehmann]
Le successeur d'Eveline Widmer-Schlumpf ne sera pas forcément ministre des Finances. L'UDC Ueli Maurer pourrait revendiquer ce dicastère alors que son parti pourrait réclamer le Département de justice et police.

La tradition est ainsi faite: à chaque élection d'un conseiller fédéral, les plus anciens se réunissent avec le nouvel élu. Les ministres déjà en poste font part de leur choix de dicastère par ordre d'ancienneté. Le dernier arrivé, lui, n'a d'autre choix que de se prononcer en dernier. En cas de concurrence pour un département, le gouvernement vote.

C'est une quasi-certitude. Avec plusieurs grands dossiers à défendre, la démocrate-chrétienne Doris Leuthard ne devrait pas vouloir lâcher les rênes du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).

Donnée partante après sa présidence de la Confédération en 2017 par plusieurs observateurs, les chances de voir l'Argovienne reprendre un autre dicastère pour deux ou trois ans sont infimes. D'autant qu'elle a déjà changé en 2010, laissant derrière elle l'Economie.

Les ambitions d'Ueli Maurer

Ueli Maurer semble avoir l'ambition de reprendre les Finances. Mais s'il devait abandonner la Défense à un autre UDC, ce ne serait qu'une rocade interne au parti.

Le libéral-radical Didier Burkhalter, lui, a changé de dicastère en 2011, passant de l'Intérieur aux Affaires étrangères. Pour l'heure, rien n'indique qu'il entende lâcher le morceau tandis que son collègue de parti, le discret Johann Schneider-Ammann semble se satisfaire de l'Economie.

Simonetta Sommaruga dans le viseur de l'UDC

Derniers arrivés au Conseil fédéral, les deux socialistes Simonetta Sommaruga (en 2012) et Alain Berset (en 2010) n'ont pas montré de signe d'un désir de changement. Mais il est certain que leurs départements, de par leur importance, suscitent les convoitises.

La socialiste pourrait lâcher Justice et Police, un dicastère qu'elle s'est fait imposer à son arrivée à l'Exécutif. Si elle a incontestablement trouvé ses marques, la Bernoise est dans la ligne de mire de l'UDC qui l'accuse de mal gérer l'asile.

Le parti a été jusqu'à lancer le référendum contre la réforme que vient d'adopter le Parlement. Conséquence: Simonetta Sommaruga pourrait laisser un démocrate du centre défendre le projet en votation populaire. Autre option? Mettre l'UDC devant ses responsabilités concernant l'application de l'initiative sur l'immigration de masse.

Alain Berset ne bougera pas

Si Simonetta Sommaruga ne cède pas d'elle-même son département, la droite dure pourrait exiger de reprendre un poste occupé par Christoph Blocher avant son éviction du Conseil fédéral en 2007. L'éventuelle élection de Heinz Brand, très profilé sur l'asile, aiguiserait les appétits.

De son côté, Alain Berset n'est pas près de céder l'Intérieur en pleine réforme de la prévoyance vieillesse.

L'UDC le sait. Réclamer le dicastère de Simonetta Somaruga ou celui d'Alain Berset, équivaudrait toutefois à laisser les clés des Finances à un socialiste. Il est peu probable qu'un Conseil fédéral penchant résolument à droite s'y autorise.

kg avec ats

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