En octobre 2015, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) recensait 40 cas confirmés de déplacements dans des zones de conflit, soit dix de plus par rapport à février 2015, explique lundi l'Office fédéral de la police (fedpol) dans un rapport de la task force fédérale TETRA sur le terrorisme.
Sept autres ont quitté les zones de conflit et, pour certains, sont revenus en Suisse. Le SRC dispose en plus de certains indices concernant 31 autres cas non confirmés de candidats au djihad partis de Suisse.
Syrie et Irak en tête
Trente-trois cas confirmés concernent la Syrie ou l’Irak (7 retours et 5 décès). Le SRC soupçonne 24 autres départs vers cette zone, avec 6 retours possibles supplémentaires et deux éventuels décès. Les autres pays concernés sont la Somalie ainsi que l'Afghanistan et le Pakistan.
Le patron du SRC a confirmé que six femmes et deux mineurs font partie de ces départs.
Face à l'ampleur de ces départs, le Conseil fédéral a chargé le Département fédéral de justice et police d'évaluer s'il y a lieu de renforcer les mesures policières préventives visant à empêcher un terroriste présumé à quitter le territoire suisse.
Actuellement, une procédure pénale doit être en cours pour pouvoir empêcher un potentiel candidat au djihad de partir. Une vingtaine de cas font l’objet d’une telle instruction.
ats/fme/cab
Retour des djihadistes problématique
Le rapport de Fedpol relève que les combattants qui reviennent en Suisse constituent une menace pour la sécurité intérieure du pays.
La resocialisation de ces personnes probablement traumatisées est fondamentale. Elle "nécessite des interventions qui réduisent et éliminent la menace".
Ces interventions doivent encore être développées ou même créées, observe la task force TETRA.
Prévention de proximité
Quant à la prévention, l'idée d'une ligne téléphonique nationale concernant le djihad a été abandonnée.
Exit aussi une hotline permettant aux citoyens de signaler d'éventuels extrémistes violents. Les appels spontanés venant de la population sont déjà traités de manière efficace par les polices cantonales et municipales, selon la task force.
De manière générale, la task force juge inutile de créer de nouvelles structures au niveau fédéral. Elle préfère renforcer celles déjà en place dans les cantons et les communes, en augmentant la coordination et les échanges d'informations.