L'annonce du retrait d'Eveline Widmer-Schlumpf en conférence de presse le 28 octobre a ouvert la porte à un retour de la formule magique (2 UDC, 2 PS, 2 PLR et 1 PDC) au gouvernement, lors de l'élection au Conseil fédéral le mercredi 9 décembre.
Rares sont les partis qui contestent le droit de l'UDC à recouvrir le siège perdu au profit de la Grisonne en 2007 lorsque l'alors ministre du canton des Grisons estampillée UDC s'était fait élire à la surprise générale. Déchu de son fauteuil, le ténor Christoph Blocher avait dû quitter le Conseil fédéral la tête basse, vaincu par le coup monté en secret par le centre, les Verts et les socialistes.
En acceptant son élection, Eveline Widmer-Schlumpf s'assurait des années de tensions avec l'UDC, dont elle a très vite été exclue... et devenait la cible privilégiée tout au long de ses deux législatures au Conseil fédéral.
Les candidats à la candidature
Lâchant le Département fédéral des finances le 31 décembre, à qui Eveline Widmer-Schlumpf va-t-elle céder sa place au sein du collège gouvernemental? L'UDC revendique le droit à un 2e siège que tout le monde ou presque lui accorde en vertu de son score record du 18 octobre à l'échelle nationale (29,4% des voix): si le Parti socialiste imagine pouvoir encore fédérer le centre pour déjouer les pronostics, le PLR et le PDC ont dit qu'ils éliront un candidat UDC.
Mais lequel? Un Latin? Un Grison? Le président Toni Brunner lui-même? Les papables sortent peu à peu du bois et les sections cantonales désignent tour à tour jusqu'au 13 novembre à minuit dernier délai leurs champions à une place sur le ticket qui sera soumis aux Chambres.
Ainsi l'UDC schaffhousoise s'est prononcée assez vite pour lancer le conseiller national Thomas Hurter et le sénateur Hannes Germann. Le patron de Stadler Rail Peter Spuhler (TG) figure aussi parmi les papables tout comme le Bernois Albert Rösti ou le... Grison Heinz Brand. Egalement cité parmi les favoris, l'Argovien Hansjörg Knecht a fait savoir qu'il n'était pas dans la course. S'ajoutent à la liste le conseiller d'Etat nidwaldien Res Schmid et le conseillers nationaux zougois Thomas Aeschi et de Bâle-Campagne Thomas de Courten. Autre candidat soutenu par la section de Bâle-Campagne, David Weiss est quant à lui inconnu sur la scène politique.
Côté latin, le conseiller national vaudois Guy Parmelin tient la corde, alors que son ex-collègue du National et conseiller d'Etat valaisan Oskar Freysinger est aussi dans la course, tous deux officiellement présentés par leur section cantonale respective au comité de sélection de l'UDC. Quant à la section tessinoise, elle a proposé la candidature du conseiller d'Etat issu des rangs de la Lega Norman Gobbi.
Rocades?
Y aura-t-il une redistribution des départements fédéraux avec l'arrivée d'un nouveau ministre? Les observateurs de la scène fédérale scrutent les moindres signes accréditant un jeu de domino après l'élection du nouveau venu. Si les conseillers fédéraux libéraux-radicaux Didier Burkhalter (Affaires étrangères) et Johann Schneider-Ammann (Economie) ont fait savoir qu'ils se sentaient bien à la tête de leur département, les mouvements pourraient dépendre de l'envie de l'UDC de s'emparer des Finances avec le nouvel arrivé... ou l'actuel ministre de la Défense Ueli Maurer.
Les hypothèses ne manqueront pas d'animer les jours qui suivront l'élection.
gax
Le PDC Walter Thurnherr seul candidat à la Chancellerie
Le 9 décembre, les Chambres fédérales élisent en outre "le 8e conseiller fédéral", à savoir le chancelier de la Confédération. Après l'annonce fin juin du retrait de la PDC grisonne de 59 ans Corina Casanova - en fonction depuis 2008 - Seul le PDC a manifesté son intérêt pour le poste et soumet la candidature de Walter Thurnherr.
La candidature de l'actuel secrétaire général du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) devra encore être avalisée par le groupe parlementaire PDC avant d'être proposée aux Chambres fédérales.