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Des médecins généralistes témoignent de leur épuisement professionnel

Le moratoire risque de prétériter des zones où le manque de spécialistes se fait actuellement sentir. [Keystone - Gaëtan Bally]
Certains médecins parlent même de burnout, maladie longtemps restée taboue dans la profession. - [Keystone - Gaëtan Bally]
Beaucoup de généralistes se disent épuisés par la lourdeur des charges administratives et par la pression des assurances maladie. La RTS a recueilli le témoignage de médecins au bord du burnout.

Rythme de travail infernal, pression, contraintes administratives et économiques… Tous les médecins contactés dénoncent un durcissement de leurs conditions de travail. Certains confient se sentir malmenés par l'association faîtière des assureurs maladie Santésuisse, qui effectue des contrôles de leurs prestations. Et c'est souvent la goutte d'eau qui fait déborder le vase: plusieurs parlent même de burnout, une maladie longtemps restée taboue dans la profession.

La pire des perspectives est la crainte d'être retiré des listes de médecins agréés par les assureurs, un scénario qui peut même conduire des généralistes à fermer boutique.

>>> Ecoutez les témoignages de généralistes vaudois dans Le 12h30 de la RTS:

Les praticiens ont l'impression que Santésuisse les prend pour des escrocs alors qu'ils cherchent avant tout à faire leur travail de façon éthique, en tenant aussi compte des aspects de prévention de la santé.

Face à cette pression des assureurs, de nombreux généralistes changent leur manière de pratiquer par peur d'être épinglés. Ils hésitent même au final à réaliser certains examens en cabinet et à envoyer leur patient chez un spécialiste.

Une "mauvaise compréhension" de la part des médecins

En réponse à ces critiques, le porte-parole de Santésuisse réplique qu'il s'agit d'une mauvaise compréhension de la part des médecins. Ces contrôles d'économicité sont surtout préventifs, souligne-t-il.

Des solutions existent cependant en Suisse romande pour que les contrôles se fassent dans de meilleures conditions. Mais elles dépendent de la procédure, qui varie selon les cantons. A Fribourg et à Neuchâtel par exemple, les sociétés cantonales de médecine font tampon entre la faîtière des assureurs et les praticiens, ce qui n'est pas le cas à Genève ou dans le canton de Vaud.

Zoé Decker/Jessica Richard/oang

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