Contrairement à la France, qui vient d'annoncer l'ouverture du don de sang aux homosexuels dès 2016, la Suisse reste fermée à une telle possibilité.
Alors que les transfusions sanguines n'ont jamais aussi sûres, Jean-Daniel Tissot estime que les critères sont trop restrictifs: "On va trop loin en matière de risque zéro", a-t-il affirmé dans le Journal du matin.
Un système au cas par cas
Le nouveau doyen de la Faculté de biologie et de médecine de l'Université de Lausanne prône un système de conditions plus ciblé, au cas par cas: "Au lieu de poser la question 'avez-vous des relations sexuelles avec des hommes?', il faudrait plutôt demander aux donneurs quel est leur comportement sexuel et savoir par exemple s'ils changent souvent de partenaires."
Un système qui devrait aussi s'appliquer aux receveurs, selon l'ancien chef du Service régional vaudois de transfusion sanguine: "Il est logique de ne pas transfuser du sang à un foetus avec le sang d'un donneur qui a séjourné en Angleterre en raison du risque théorique de développer une maladie de Creutzfeldt-Jakob 40 ans plus tard. Par contre, pour la majorité des gens que l'on transfuse en Suisse, soit des patients de plus de 65 ans, ce risque n'existe pas."
"Il faut davantage de donneurs"
Un système plus ciblé aux besoins des patients demande davantage d'efforts, explique Jean-Daniel Tissot: "On a besoin de beaucoup plus de donneurs pour un peu moins de transfusions, car on doit trouver les bons individus, au bon moment (...) On va désormais chercher plus loin que l'ABO rhésus et on détermine 350 groupes sanguins aujourd'hui".
hend