Peu satisfaite des dispositions d'application d'une première initiative de novembre 2010 sur le renvoi des criminels étrangers, l'UDC a lancé une seconde initiative pour imposer sa lecture du premier texte, qui sera soumise au peuple suisse le 28 février prochain.
Mais la campagne s'amorce mal pour ses adversaires. Du PS au PLR, les moyens manquent aujourd'hui pour financer une campagne. A cela s'ajoute le climat émotionnel et le réflexe sécuritaire au lendemain des attentats de Paris.
"Risque que l'émotion l'emporte"
"La priorité est donnée aujourd'hui à l'émotion, à la peur, et non pas à la réflexion ou à l'analyse d'une situation", constate le conseiller national PDC Dominique de Buman. "Et s'il n'y a pas de campagne de votation équilibrée, qu'il n'y a pas de mise en valeur des arguments pour et contre, il y a le risque que l'émotion pure l'emporte, comme on l'a vu il y a une année".
Pas d'intérêt des milieux économiques
Le PLR et le PBD ont appelé les milieux économiques à s'engager. Ils auront leur soutien politique, mais pas financier. Pour Economiesuisse, la mise en oeuvre du renvoi des étrangers criminels n'est pas prioritaire. "Il y a d'autres initiatives qui ont une emprise directe sur la politique économique suisse qui seront soumises au peuple ces prochains mois et années et Economiesuisse veut concentrer ses efforts sur ces initiatives-là, note Carmelo Lagana, responsable de projets, qui précise que "'initiative de l'UDC n'en fait pas partie."
Le texte, qui entre en conflit avec le droit international, avait déjà le soutien de 66% de la population au dernier sondage - avant les attentats de Paris.
Alexandra Richard/oang