"Le service de renseignement a constaté que la situation de menace pour la Suisse n'a pas augmenté depuis vendredi passé, mais qu'elle avait déjà augmenté il y a un an pour toute l'Europe (...) Encore une fois, toutes les mesures utiles et nécessaires ont été prises", a expliqué la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga mercredi dans l'émission Forum.
Malgré les forts sentiments de colère et de tristesse présents dans la population, la cheffe du Département de justice et police rappelle que la politique doit d'abord passer à l'acte par l'analyse quotidienne. "Après, si des mesures sont nécessaires, nous les prenons." Il serait donc faux de juste montrer aux citoyens que les autorités font quelque chose: "Les gens attendent que nous prenions des mesures utiles, et c'est ce que nous faisons", a-t-elle précisé.
Lutter contre toute forme de violence et de haine
La stigmatisation des communautés musulmanes est également redoutée par Simonetta Sommaruga. "C'est un danger! Le Conseil fédéral est d'avis qu'il faut faire attention (...) Il y a un dilemme entre ceux qui souhaitent que les musulmans se distancient de ces actes terroristes et ceux qui pensent qu'ils ne doivent pas se justifier parce qu'il est évident qu'il ne s'agit pas d'une question de religion (...) Pour moi, il est clair que dans cette situation, nous devons tout faire pour garder les libertés et les valeurs fondamentales de notre société, de notre pays. Il faut lutter ensemble, et chacun doit faire son travail pour lutter contre toute forme de violence et de haine."
Quant à la question de l'introduction de contrôles systématiques aux frontières, la présidente de la Confédération a rappelé que les contrôles ciblés ont été augmentés, mais que la systématique n'est pas une option: "Sur les 750'000 personnes qui entrent chaque jour dans notre pays, tout le monde sait que ça n'est pas possible (...) et ça ne l'était pas déjà avant Schengen."
jzim
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Pas de "menace directe" en Suisse
Selon la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, la Suisse ne semble toujours pas une cible directe des terroristes et il n'existe pas d'indice de lien entre les auteurs des attentats de Paris et la Suisse.
"Les actes commis à Paris sont inacceptables", a relevé Simonetta Sommaruga. Il serait toutefois faux d'y réagir par des mesures symboliques.
Le dispositif pour assurer la sécurité en Suisse suffit pour l'instant. Le Conseil fédéral a renoncé à prendre de nouvelles mesures. La Suisse va continuer à surveiller la situation de très près de manière à pouvoir réagir si nécessaire.
Les autorités examinent la possibilité d'un soutien subsidiaire de l'armée aux gardes-frontière et de ressources accrues pour le Service de renseignement de la Confédération (SRC), l'Office fédéral de la police (fedpol) et le Département des affaires étrangères.