Pour affirmer cela, les exécutifs de Zurich, Genève, Bâle-Ville et Saint-Gall, notamment, se basent sur une étude commandée par l'Union des villes suisses au Bureau Infras sur les effets de la migration liée à la libre circulation avec l'Union européenne. Les chercheurs rappellent que les centres urbains absorbent 80% des immigrés et concluent que le principal avantage de la migration est économique: la croissance a été renforcée par la libre circulation - 3% de plus depuis son introduction. Sans les étrangers, l'AVS serait déficitaire depuis 2009 déjà. L'étude montre aussi que le niveau de qualification et la productivité ont augmenté grâce aux spécialistes étrangers.
Effets positifs aussi sur la société
Les facteurs économiques sont essentiels, mais ils ne sont pas les seuls. Les chercheurs ont également mesuré les effets - eux aussi positifs - de l'immigration sur la société, car la diversité ethnique encourage la créativité et l'innovation. Les immigrés venus de l'UE sont généralement bien intégrés, souvent jeunes, et beaucoup s'engagent par exemple au sein d'associations.
Pas "d'angélisme"
Les maires parlent aussi de l'impact sur la culture, l'environnement et les infrastructures. Ils assurent cependant ne pas faire d'angélisme: la migration pose aussi des problèmes. Ils citent notamment la pression sur les logements et les salaires.
Etonnamment, ce serait surtout les hauts revenus qui seraient entraînés à la baisse alors que l'effet de dumping ne serait, selon l'étude, cantonné qu'à quelques régions bien précises.
Malgré ces défis, l'appel est lancé en attendant la proposition du Conseil fédéral: l'immigration liée à la libre circulation est utile et il faut que l'application de l'initiative sur l'immigration de masse ne remette pas en cause les accords bilatéraux avec l'Union européenne.
Anouk Henry/oang