Les dirigeants des deux pays ont fait voeu d'éviter une escalade militaire dans la région, mais le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a réuni son gouvernement pour lui demander de préparer dans les deux jours une série de mesures de rétorsions après l'"acte d'agression" de la Turquie.
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Sans entrer dans les détails, il a laissé entendre que des projets conjoints pourraient être suspendus, les droits de douanes augmentés, les liaisons aériennes restreintes. Ces mesures risquent de remettre en cause la construction en cours de la première centrale nucléaire turque à Akkuyu (sud) et d'enterrer le projet de gazoduc TurkStream.
Moscou demande aux Russes de quitter la Turquie
Les Russes actuellement en Turquie doivent rentrer en Russie, a exigé de son côté le ministère russe des Affaires étrangères. Il a invoqué "l'actuelle menace terroriste en Turquie".
Le président russe Vladimir Poutine a lui tempêté contre Ankara qui n'a présenté ni "excuses claires" ni "proposition pour compenser" le préjudice. "Nous avons l'impression que les dirigeants turcs conduisent sciemment les relations russo-turques dans l'impasse", a-t-il poursuivi.
Le ministre turc des Affaires étrangères a répliqué en excluant toute excuse de la Turquie. Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a fermement défendu son engagement "incontesté" contre les djihadistes, en réponse aux accusations de complaisance lancées par la Russie.
agences/fisf
Les Etats-Unis informés de la mission de l'avion russe abattu
La Russie avait informé les Etats-Unis de la mission du bombardier russe abattu mardi par l'aviation turque, qui ne pouvait pas ignorer sa nationalité contrairement à ce qu'affirme Ankara, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine.
"Les Etats-Unis, qui dirigent une coalition dont fait partie la Turquie, connaissaient le lieu et le moment du passage de nos avions, et c'est précisément à cet endroit et à ce moment que nous avons été frappés", a déclaré Vladimir Poutine. Il a par ailleurs "exclu" que l'aviation turque n'ait pas pu identifier à quel pays appartenait le Su-24 comme l'a affirmé Ankara: "C'est absurde, ce sont des prétextes".