La dixième conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pourrait obliger les paysans et l'industrie agroalimentaire suisses à se passer de l'aide à l'exportation des produits agricoles transformés.
Seuls la Suisse et le Canada subventionnent encore leurs produits agricoles sur le marché extérieur. Pour 2016, un peu moins de 70 millions de francs sont prévus par la Confédération à cet effet.
Alternatives recherchées
Mais ce mécanisme est contesté par les pays membres de l’OMC. Et à l'approche de la réunion de l'OMC, qui se tiendra du 15 au 18 décembre à Nairobi, les négociateurs suisses semblent résignés sur les chances de survie de cet outil.
Johann Schneider-Ammann reconnaît qu'il est difficile pour la Suisse de lutter quasi seule face aux autres pays membres de l'OMC. Le conseiller fédéral indique ainsi être déjà à la recherche d’une solution de remplacement.
Un système important pour les paysans
Cette forme de résignation fait bondir le directeur de l'Union suisse des paysans Jacques Bourgeois. "Pourquoi aller négocier si on baisse les bras avant de livrer bataille?, se demande-t-il.
Jacques Bourgeois insiste sur l'importance de cet outil: "C'est un système très important pour l'exportation de nos produits. Dans le domaine du lait, c'est 8% de la quantité totale de lait qui est exportée par ce système-là."
Abandon du "swiss made"
Au-delà des producteurs de lait, c’est la compétitivité des produits suisses d’exportation qui est en jeu. Sans solution alternative, compatible avec les principes de l'OMC, certains chocolatiers pourraient être contraints de renoncer au label "swiss made".
Stéphane Deleury/dk