"Guy Parmelin a glissé vers la droite à cause de ses ambitions (...) Thomas Aeschi est le fils spirituel de Christoph Blocher et Hans-Rudolf Merz (...) alors que Norman Gobbi est d'un autre parti (La Lega), bien plus petit que le PBD d'Eveline Widmer-Schlumpf", a lâché Christian Levrat.
Toutefois, le président du Parti socialiste n'a pas lancé d'appel à une opposition frontale à un deuxième UDC au Conseil fédéral: "Nous allons faire au mieux, dans le choix des possibles", a-t-il dit simplement.
La clause de sauvegarde, un "dangereux placebo"
Interrogé dans l'émission Forum, Christian Levrat a également vivement critiqué la solution dévoilée vendredi par le Conseil fédéral pour appliquer le texte anti-immigration adopté le 9 février 2014, qu'il a qualifiée de "dangereux placebo".
"On ne sait pas très bien à quoi correspond cette clause de sauvegarde. Il n'y a pas de données chiffrées. Il n'est pas clair non plus qu'elle soit acceptable du point de vue de l'Union européenne", a-t-il indiqué.
Pour le président du PS, cette mesure ne va d'ailleurs rien résoudre: "au final, il est assez vraisemblable qu'on n'ait pas de contingents, qu'on n'ait pas non plus de mesures d'accompagnement (...) et que le message de la population ne soit pas entendu."
>> Lire aussi : La clause de sauvegarde, réponse du Conseil fédéral au 9 février
"Vers une législature difficile"
Par ailleurs, Christian Levrat a indiqué devant les délégués que le PS n'avait pas atteint son objectif aux élections fédérales et s'attendait à une législature difficile avec une majorité de droite au Conseil national. Le parti doit se redéfinir pour trouver de nouveaux adhérents.
L'objectif de 20% des suffrages n'a pas été atteint, mais le PS a enregistré une poussée dans les villes. Au Conseil des Etats, il a réalisé le meilleur résultat de son histoire avec 12 sièges, a encore rappelé le président de parti.
Recherche de nouveaux adhérents
Pour gagner dans quatre ans, le PS doit améliorer sa capacité de mobilisation et trouver de nouvelles sources de financement. Le parti doit aussi se redéfinir pour trouver de nouveaux adhérents, notamment dans les agglomérations et les campagnes. C'est là que le PS peine à progresser, a souligné Christian Levrat.
hend avec Thibaut Schaller et ats
Soutien au référendum contre la loi sur le renseignement
Le PS soutiendra le référendum contre la loi sur le renseignement. La décision a été prise samedi par 106 voix contre 62 et 7 abstentions à l'issue d'un long débat.
Pour la majorité des délégués, la nouvelle loi sur le renseignement provoque une atteinte disproportionnée à la sphère privée. Il existe un risque d'abus, notamment lorsque sont examinés des flux de données. La déléguée de Bâle-Ville Brigitte Hollinger a rappelé les abus du Patriot Act et de Guantanamo aux Etats-Unis.
Deux initiatives lancées
Les socialistes ont également décidé de soutenir le lancement de l'initiative "pour plus de transparence dans le financement politique" et celle pour "davantage de logements abordables". La décision a été prise dans les deux cas à une large majorité.
Pour le PS, "l'heure est venue de faire de la lumière dans la chambre noire". Les électeurs ont le droit de savoir d'où provient l'argent des campagnes pour des votations ou des élections et quels sont les intérêts représentés par les partis et les politiciens.