Cantons, communes et Confédération, tous investissement actuellement des millions de francs dans l'entretien et le développement des transports publics. Et si les moyens ne manquent pas, les ingénieurs se font rares.
Vers un manque d'une génération d'ingénieurs
Ainsi, les spécialistes en génie civil ou ferroviaire et les ingénieurs en système de transports sont aujourd'hui des profils très recherchés par les opérateurs ferroviaires régionaux, les bureaux privés ou encore les entreprises de transports publics... Des entreprises qui rivalisent pour embaucher ce personnel qualifié.
Le porte-parole des Transports publics fribourgeois (TPF) Martial Messeiller confirme d'ailleurs cette tendance à la RTS: " Avant même d'avoir terminé leurs études, les différents ingénieurs ont déjà quasiment tous deux ou trois postes de travail possibles. Il y a une grande compétition entre les entreprises, les bureaux privés. Nous sommes au début d'un manque d'une génération d'ingénieurs. Donc le risque est qu'on ne puisse pas réaliser dans les temps impartis les projets prévus".
"L'EPFL s'est distanciée des besoins du marché romand"
Si les CFF, de par leur grandeur, échappent à cette pénurie, il n'en va pas de même des bureaux avec lesquels ils travaillent. Une pénurie expliquée notamment par un déficit de formation, selon Sylvain Guillaume-Gentil , directeur de Transitec, un bureau d'ingénieurs spécialisés en mobilité urbaine: "La mobilité et les infrastructures ont besoin de beaucoup plus de forces qu'il y a quelques années. D'autre part, les formations dispensées depuis des décennies ont évolué ces derniers temps. Par exemple, l'EPFL s'est un peu distanciée du marché romand et de ses besoins en mobilité urbaine ou dans le monde ferroviaire. Je pense que ces paramètres additionnés font que globalement on ressent une pénurie."
Dans ce contexte, plusieurs acteurs de la branche verraient par conséquent d'un bon oeil la mise en place de filières de formations spécialisées. En attendant, trouver la perle rare prend de nombreux mois... Ces personnes viennent de plus en plus de l'Union européenne.
Marc Menichini/jzim