"Chez nous comme ailleurs, le travail de la terre n’est plus rémunéré normalement. Rendre attentifs les consommateurs aux conditions déplorables dans lesquelles se trouvent les agriculteurs est urgent": sur son site internet, Guy Parmelin n'oublie pas de défendre ses origines terriennes.
A 56 ans, le conseiller fédéral est peu à peu devenu une figure bien connue du Conseil national, où il a été élu en 2003. Mais jusqu'à il y a peu et même s'il a été réélu facilement sous la Coupole à Berne en 2007 et 2011, peu de monde imaginait le citoyen de Bursins, sur La Côte vaudoise, accéder au Conseil fédéral. Notamment parce qu'il demeurait peu visible en Suisse alémanique, peut-être parce qu'il ne parle pas le suisse allemand.
Mais l'Assemblée fédérale a choisi le 9 décembre de l'élire au Conseil fédéral à la place d'Eveline Widmer-Schlumpf (PBD/GR). L'UDC a été élu au 3e tour avec 138 voix, face notamment au Zougois Thomas Aeschi, devenant le premier ministre romand de son parti.
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Durcissement au Conseil national
Quand il siégeait au Grand Conseil vaudois, Guy Parmelin donnait une image plutôt centriste et pragmatique. A son arrivée à Berne, il a quelque peu radicalisé ses positions, revendiquant une ligne proche de celle de l'UDC nationale. Il a d'ailleurs promis de défendre fermement la ligne de son parti au Conseil fédéral, tout en respectant la collégialité.
Guy Parmelin reconnaît avoir changé en matière de politique sociale au contact de la scène fédérale: "Je suis devenu assez dur, ou plus réaliste, c'est selon", explique-t-il. "Les faits montrent que si l'on continue à développer les prestations sociales, sans priorité, on va dans le mur", ajoute-t-il.
"Je suis à 95% le programme de mon parti, avec quelques nuances sur des objets de société comme l'interruption de grossesse ou le diagnostic préimplantatoire, pour lequel j'ai voté oui", expliquait récemment l'agriculteur-viticulteur.
Berne plutôt que le Conseil d'Etat vaudois
Après avoir décroché un baccalauréat latin-anglais, Guy Parmelin s'est tourné vers l'agriculture. Il est co-propriétaire, avec son frère, d'un domaine de 36 hectares de grandes cultures, dont cinq en vignes. Aujourd'hui, il voue l'essentiel de son temps à la politique, consacrant quelque 20% à sa ferme.
Après un passage au législatif vaudois et à la présidence de l'UDC cantonale, il refuse de se lancer dans la course à la succession de feu Jean-Claude Mermoud au Conseil d'Etat en novembre 2011. Certains le lui reprochent, mais il a toujours assuré être davantage attiré par les dossiers fédéraux.
Reste que Guy Parmelin est aujourd'hui le troisième conseiller fédéral romand et qu'il fait pencher l'équilibre des forces vers l'Arc lémanique.
boi avec ats
Guy Parmelin en bref
Guy Parmelin est né le 9 novembre 1959. Il est originaire de Bursins, sur la Côte vaudoise. Après un cursus scolaire à Rolle, il obtient un baccalauréat à Lausanne en 1977.
Le Vaudois suit ensuite un apprentissage agricole dans la partie alémanique du canton de Fribourg puis est diplômé de l'école agricole de Marcellin en 1979. Il décroche une maîtrise agricole avec viticulture en 1985.
Guy Parmelin obtient son premier mandat politique en 1993 au Conseil général de Bursins, qu'il préside jusqu'en 1999. Il entre parallèlement au Grand Conseil vaudois en 1994, où il restera jusqu'en 2003. Il préside l'UDC-Vaud entre 1994 et 2003.
L'UDC est élu au Conseil national en 2003, puis réélu en 2007 et 2011. Il a toutefois échoué à conquérir un siège au Conseil des Etats tant en 2007 qu'en 2011 face au ticket rose-vert.
Guy Parmelin est élu au Conseil fédéral le 9 décembre 2015.