La directrice de la faîtière des assurances maladie Santésuisse, Verena Nold, se dit préoccupée par les prix "excessifs" des médicaments dont le brevet est échu et des génériques.
Selon l'examen par Interpharma et SantéSuisse de 250 substances actives, les produits qui ne bénéficient plus d'un brevet sont 12% plus chers que dans les pays comparables à l'étranger, tandis ce que la différence de prix des génériques est restée inchangée par rapport à novembre 2014, soit près de deux fois plus chers en Suisse.
Médicaments protégés 10% plus chers
Quant aux 200 médicaments protégés qui génèrent les plus gros chiffres d'affaires passés en revue par les deux organisations,"leur niveau de prix est équivalent à celui de l’Allemagne et du Danemark".
Pour Thomas Cueni, secrétaire général d’Interpharma, l'association des entreprises pharmaceutiques suisses, cette différence d'environ 10% est imputable au renchérissement du franc et au nombre de pays comparés, qui passe de six à neuf.
ats/jvia
Taux de change
L'étude comparative, réalisée en septembre 2015, se base sur le taux de change franc/euro de 1,2 utilisé par l'Office fédéral de la santé publique.
La dernière comparaison de novembre 2014 était calculée sur un panier comprenant alors six pays de référence et un taux de change de 1,29 franc/euro. Le prix suisse des médicaments protégés par un brevet était alors identique à la moyenne des pays de comparaison.
Cette étude comparative est la septième qui fait collaborer l'association faîtière de l'assurance-maladie et celle de la branche de l'industrie phramaceutique pratiquant la recherche.
Promotion des génériques?
En volume, la part de marché des médicaments génériques en Suisse est de 17%, alors qu'elle se situe à environ 80% au Royaume-Uni et en Allemagne.
En octobre, la Fédération romande des consommateurs demandait de promouvoir l’utilisation des génériques, notamment en généralisant la prescription de la substance active au lieu du médicament original.
"On ne peut pas mener une politique de génériques comme en Allemagne", explique Thomas Cueni, qui souligne les coûts plus élevés que suppose la distribution de génériques en Suisse, les entreprises devant proposer toutes les formes, doses et tailles d'emballages, de même qu'une notice en trois langues.