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L'initiative "No Billag" se trompe de cible, selon le patron de la société

Ewout Kea, CEO de Billag. [Keystone - Gaëtan Bally]
No Billag s'en prend au "facteur", déplore le CEO de l'entreprise / Forum / 7 min. / le 16 décembre 2015
Alors que l'initiative "No Billag" a été déposée à Berne, le patron de l'entreprise regrette l'instrumentalisation du nom et estime que le texte se trompe de cible en tirant sur "le facteur".

L'initiative visant à supprimer la redevance radio-TV "a abouti mais elle n'est pas encore validée par la Chancellerie fédérale", rappelle d'emblée Ewout Kea interrogé mercredi dans l'émission Forum. "C'est seulement à partir de ce moment-là que l'on saura s'il y a une votation populaire."

Juste un fournisseur de prestations

Le nom de l'entreprise est au centre des débats mais "No Billag" ne concerne pas vraiment Billag, souligne son patron. "Cela concerne plutôt le service public, la SSR ou le financement de la SSR. Donc nous n'allons pas nous engager au niveau politique. On n'a rien à dire, on est un fournisseur de prestations et on va voir comment la politique, la SSR et les autres parties concernées vont débattre du sujet."

Un nom instrumentalisé par les initiants

Tout le monde connaît Billag et donc c'est facile de mettre Billag au centre de la discussion", poursuit Ewout Kea, qui estime que sa cote de popularité n'est pas si mauvaise que cela. Le CEO déplore en revanche que le nom de l'entreprise soit instrumentalisé au travers de cette initiative. "Du reste, certaines personnes disent que l'initiative n'aurait pas dû s'appeler No Billag mais peut-être plutôt No SSR", précise-t-il.

Ce qui est en question, "c'est plutôt le système, la méthodique de financement du service public (…) D'ailleurs la votation du 14 juin dernier concernant la loi sur la radio et la télévision était un premier pas pour essayer de moderniser cette méthodique."

"Le rôle du facteur"

Ewout Kea écarte toute idée d'un effort de communication de la part de Billag dans le cadre de ce dossier et regrette de se retrouver au cœur de la polémique. "Si vous recevez une facture et que vous n'êtes pas d'accord avec ce qui est facturé, avec le montant facturé, vous n'allez pas être mécontent avec le facteur", illustre le patron de l'entreprise.

"Le rôle de Billag, c'est un peu le rôle du facteur. Nous avons d'un côté la politique, l'OFCOM, qui définit les règles du jeu - qui doit payer, quels sont les montants qui doivent être payés, la régularité du paiement - et de l'autre côté les clients. Nous, au milieu, on est juste un fournisseur. Je ne pense pas que c'est notre rôle de défendre le financement du service public ou de définir le rôle du service public."

oang

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