Les cantons négocient avec les CFF pour améliorer leur offre

Le trafic régional neuchâtelois gagne en efficacité depuis l'introduction du nouvel horaire des CFF, avec une cadence à la demi-heure entre Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Le Locle tout comme entre Neuchâtel et le Val-de-Travers.

Mais pour être les gagnants de cette mouture, le canton a dû faire des investissements importants, explique l'émission Mise au Point dimanche. "Cela se compte en dizaines de millions de francs pour toute l'offre ferroviaire régionale", estime Olivier Baud, responsable du service des transports du canton de Neuchâtel.

50% financés par la Confédération

Il précise toutefois que - même si les trains circulent déjà - les négociations avec les entreprises partenaires (les CFF, mais aussi la BLS, qui assure près de la moitié du trafic permettant la cadence à la demi-heure) ne sont pas encore closes.

Une moitié du financement est assurée par la Confédération et l'autre moitié par le canton qui répercute les coûts sur les communes à hauteur de 20% par un système de pot commun.

Nyon pénalisé

Seul réel mécontent de ce nouvel horaire: Nyon, où les voies sont touchées par les travaux du projet Léman 2030. La conseillère d'Etat vaudoise Nuria Gorrite indique notamment à Mise au Point s'être battue afin que les cadences soient conservées. Ce à quoi les CFF ont répondu par la négative.

Résultat: ce chantier rallongeant le temps de trajet entre Genève et Lausanne de trois minutes, les ICN ne s'arrêtent désormais plus à Nyon. Ils continuent toutefois à desservir Morges, qui dispose de davantage de voies. Le retour à la cadence est prévu en 2030, à la fin du chantier.

Selon les CFF, seuls 3% des usagers sont concernés par les ICN qui s’arrêtaient à Nyon sur 16'000 passagers par jour dans cette gare. Le syndic de Nyon Daniel Rossellat évoque lui plutôt 8%.

"Nyon obtient tout de même neuf trains par heure, ce qui est une excellente desserte. L'une des meilleures de Suisse!", nuance toutefois Nuria Gorrite.

Il ne faut pas sous-estimer la force de contre-proposition qu'ont les cantons pour établir les horaires.

"Cet horaire tient du petit miracle. Il n'y a pas de dégradation majeure et nous avons réussi à négocier beaucoup d'améliorations malgré tout", se réjouit la conseillère d'Etat vaudoise. Yverdon-les-Bains, par exemple, dispose désormais d'une cadence à la demi-heure vers Bienne. Et Grandson, où passaient auparavant huit trains par jour, est désormais desservi par deux trains par heure.

"Il ne faut pas sous-estimer la force de contre-proposition qu'ont les cantons pour l'établissement des horaires", souligne encore Nuria Gorrite. "Il faut créer une relation avec les CFF et l'Office fédéral des transports, mais aussi avoir une forte volonté politique et, le cas échéant, exercer une pression constructive", ajoute-t-elle.

"Perte symbolique" pour le Jura

Le Jura, autre perdant de l'histoire, est désormais privé de connexion directe avec l'arc lémanique. Les voyageurs doivent systématiquement changer à Bienne.

Cela préoccupe probablement plus les autorités encore que les voyageurs, parce que c’est le statut de la ligne qui est en cause

"Pendant les quatre à cinq prochaines années, il va falloir vivre avec une navette. Pour la clientèle, ce n'est pas fondamentalement rédhibitoire, même si c’est moins confortable qu'avant. (...) Cela préoccupe probablement plus les autorités encore que les voyageurs, parce que c’est le statut de la ligne qui est en cause", estime le ministre jurassien Philippe Receveur dans Mise au Point, qui évoque la symbolique d'une telle perte pour le canton.

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Catherine Sommer/jvia