Le gouvernement répond aux développements récents qui ont entraîné une augmentation des tâches, notamment en matière de communications de renseignements, de recherche, d'analyse et de contrôles.
Septante enquêtes
L'autre défi concerne le grand nombre de nouvelles enquêtes. Il y a actuellement 70 investigations contre des personnes suspectées de soutenir des organisations terroristes, dont 33 cas ayant conduit à l’ouverture d’une procédure pénale par le Ministère public de la Confédération. La situation ne devrait pas se détendre dans un futur proche, pronostique le Conseil fédéral.
Sans ces 86 postes, les enquêtes ne pourraient pas être menées à bien et il ne serait pas possible de réagir de manière adéquate, argue le gouvernement, qui craint des attaques d'islamistes radicaux.
Une enquête est en cours dans la région de Genève. Deux Syriens, soupçonnés "de fabriquer, dissimuler et transporter des explosifs ou des gaz toxiques", ont été arrêtés vendredi dernier.
>> Lire aussi : La Confédération s'inquiète de la hausse des départs au djihad
ats/cab
Organes de sécurité les plus renforcés
Les organes de sécurité reçoivent logiquement la plus grosse part des nouveaux postes: 23 pour le Service de renseignement de la Confédération (SRC), 24 à l'Office fédéral de la police (fedpol), 28 au Corps des gardes-frontière, 3 au Département fédéral des affaires étrangères, et 8 au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).
Pour les gardes-frontières, il s’agit de postes de durée indéterminée dont la création avait déjà été décidée mais était initialement prévue pour 2017.
Pour les autres services, les postes sont limités à trois ans.
La Suisse pas épargnée
A la suite des attentats de Paris, le Groupe Sécurité de la Confédération a remis un rapport qui a servi de base pour décider de renforcer les effectifs.
L'évaluation du SRC montre que la menace s’est encore accrue. Selon plusieurs indices, le groupe Etat islamique a envoyé en Europe des personnes chargées de planifier ou d’exécuter des attaques.
La Confédération ne semble pas faire partie des objectifs prioritaires du groupe, mais les intérêts en Suisse d'Etats membres de la coalition militaire anti-EI menée par les Etats-Unis, dont la France, sont de plus en plus menacés. De même que les intérêts russes et arabes ainsi que la communauté juive.