Les professionnels le constatent: les Romands cherchent de plus en plus à acquérir des armes à feu. Comme cet armurier qui a vendu 50 pièces lors de la dernière bourse aux armes de Lausanne début décembre. Du jamais vu.
"Je pense que les attentats de Paris y étaient un peu pour quelque chose. Il y a eu une petite psychose. Sûrement que certaines personnes ont pensé: "Allez, on va aller acheter une arme pour en avoir une à la maison au cas où, pour se protéger", analyse le professionnel.
Selon l'enquête du 19h30 diffusée dimanche, la hausse des attributions de permis a été de 51% en Valais, de 43% à Neuchâtel, de 39% à Genève, de 22% à Fribourg et de près de 10% dans le Jura depuis 2010. La hausse n'a pas été précisée par le canton de Vaud.
Une réglementation renforcée
Les facteurs expliquant l’augmentation des permis d’acquisition d’armes sont nombreux, comme les renforcements réglementaires qui ont obligé les collectionneurs à se mettre en règle, l’essor du tir sportif ou simplement l'augmentation démographique.
Mais le sentiment d'insécurité lié au contexte international tendu explique aussi en partie ce mouvement. "C’est possible qu'il y ait une certaine tendance dans cette direction-là. Nous avons des clients qui nous posent la question: "Est-ce utile d’avoir une arme à la maison ? Est-ce que je pourrais porter une arme dans la rue?"", explique l’adjudant Josef Brügger, chef du Bureau des armes et explosifs du canton de Fribourg. "On leur conseille de ne pas le faire dans ce but là", conclut-il.
Yann Dieuaide