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"La laïcité, c’est un espace où toutes les différences peuvent s’exprimer"

Hafid Ouardiri. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Hafid Ouardiri, directeur de la Fondation de l'Entre-connaissance / L'invité de la rédaction / 24 min. / le 22 décembre 2015
Invité du Journal du matin, le président de la Fondation de l'Entre-Connaissance et ancien porte-parole de la mosquée de Genève, Hafid Ouardiri, a plaidé mardi pour une laïcité d'ouverture et non d'exclusion.

Interrogé sur la décision du Tribunal fédéral qui s'était opposé, il y a une dizaine de jours, à l'interdiction du voile à l'école, Hafid Ouardiri a estimé que les juges avaient tranché de manière juste: "Je crois qu'ils n'ont fait que respecter les droits de l'Homme et la liberté individuelle. Il est important de considérer cette dernière."

L'ancien porte-parole de la mosquée de Genève réagissait aux propos tenus un jour auparavant par Philippe Kenel, également sur les ondes de La Première. Le président suisse de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) prônait en effet la non-expression des signes religieux ostentatoires dans le cadre scolaire.

>> Lire : "Le voile à l'école, c'est l'opposé de l'intégration", selon Philippe Kenel

Pour Hafid Ouardiri cependant, "le musulman ou la musulmane, dans sa visibilité, n’est pas dans un esprit d’ostentation". Selon lui, le vivre-ensemble demande ainsi un élément fondamental: "nous connaître et nous reconnaître tels que nous sommes. Il ne faut pas qu'on nous impose d'être d’une telle manière.

Le rôle primordial de l'école

Alors qu'à Neuchâtel un élu socialiste a récemment ordonné le retrait des personnages d’une crèche placée sous un sapin de Noël, le président de la Fondation de l'Entre-Connaissance est d'avis qu'il existe en Suisse un fondamentalisme de laïcité.

Or, Hafid Ouardiri considère que "la laïcité, c’est avoir un espace où toutes les différences peuvent s’exprimer. La laïcité ne doit pas être d’exclusion mais d’ouverture.".  Et de poursuivre: "Il est indispensable de vivre aussi avec ce qui nous choque, à condition que cela ne déstabilise pas la société, pour vivre ensemble".

Un apprentissage qui passe en premier lieu par l'éducation, selon lui. "Le vivre-ensemble doit être enseigné dès la prime enfance à l’école. Les familles doivent aussi expliquer à leurs enfants que nous sommes dans une société plurielle et que l’on doit vivre avec la liberté des autres."

kg

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