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Un nouveau comité va coordonner la cyberadministration en Suisse

Le Conseil d'Etat demande au Grand Conseil un crédit d'investissement de 9,4 millions de francs pour continuer la mise en place de la cyberadministration. Ce montant permettra de développer plusieurs projets voués à faciliter les échanges entre les particuliers, les entreprises, les communes et l'administration cantonale, tout en garantissant la confidentialité des données.

Le Conseil d'Etat demande au Grand Conseil d'accorder un crédit d'investissement de 9,4 millions de francs pour poursuivre le développement de la cyberadministration vaudoise. Ce plan de développement doit notamment permettre de renforcer les fondations indispensables pour proposer des accès aux services de l'Etat proposés sur le site internet du Canton. Il s'agit notamment de renforcer la sécurité des informations transmises par les citoyens et les entreprises.
Des dizaines de nouvelles possibilités apparaîtront ces prochaines années sur le portail des prestations en ligne vaudois. L'ouverture en 2017 d'un espace sécurisé dédié aux particuliers leur permettra notamment de procéder à des opérations confidentielles telles que la consultation de leurs acomptes fiscaux. Ils pourront également faire une demande de subside à l'assurance maladie et annoncer un changement d'adresse une seule fois pour l'ensemble des services de l'Etat.
Les entreprises, quant à elles, pourront utiliser dès 2016 un espace sécurisé renfermant l'ensemble des données qui sont utiles à la poursuite de leurs activités: demande de permis de travail, accès à l'impôt à la source, autorisation en matière de temps de travail. Enfin, les communes se verront proposer un registre centralisant leurs données afin de renforcer la collaboration avec le Canton.
Cette offre étoffée de prestations en ligne nécessite une modification de la législation en vigueur. Un projet de loi sera soumis en automne 2015 au Grand Conseil qui portera sur les conditions d'organisation, d'exploitation et d'utilisation du portail des prestations. Les questions liées aux processus d'identification, d'authentification et de consultation des données des particuliers et entreprises seront strictement définies dans ce projet de loi. Le Conseil d'Etat souhaite ainsi mettre en place des outils pour faciliter la vie de tout un chacun, les canaux traditionnels de communication restant bien entendu accessibles à celles et ceux qui ne sont pas connectés. [vd.ch - Jean-Bernard Sieber/ARC]
Un nouveau comité va coordonner la cyberadministration en Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 4 janvier 2016
Un nouveau comité de pilotage de la cyberadministration suisse est chargé d'uniformiser son fonctionnement à tous les niveaux. L'un de ses défis principaux: mettre en place l'identité électronique.

Aujourd'hui, il est déjà possible par exemple de porter plainte en ligne ou d'accéder au bureau des objets trouvés via internet. Mais les cyberprestations ne sont pas les mêmes dans toutes les communes de Suisse, décentralisation oblige.

Créé cette année, ce comité est donc chargé de renforcer la collaboration entre les différents niveaux de l'Etat fédéral. Ces moyens sont bienvenus pour la cyberadministration suisse, qui était bonne dernière du classement européen en matière d'e-gouvernement en 2009 mais qui rattrape désormais son retard puisqu'elle est aujourd'hui classée dans la moyenne supérieure.

Identifier la bonne personne

Il s'agit maintenant de fixer des priorités dans la cyberadministration et l'identité électronique en est une. "Pour certaines prestations de l'administration, il faut être absolument sûr que c'est bien la bonne personne qui veut avoir ces prestations" explique Peter Fischer, délégué au pilotage informatique de la Confédération. "Si on prend l'exemple d'un extrait du registre des peines, il faut être sûr que cet extrait est adressé à la personne concernée et pas à quelqu'un d'autre."

Pouvoir identifier en ligne une personne de manière certaine est donc l'un des défis de la cyberadministration.

Prudence face au vote électronique

Un autre domaine confronté au même problème est le vote électronique. "C'est un défi technique et organisationnel", rappelle Peter Fischer. "Et surtout, il faut pouvoir avoir entièrement confiance dans les moyens utilisés. C'est pour ça que l'établissement du vote électronique pour tout le monde se fait pas par pas, relativement prudemment."

Mais à l'heure où il est possible de faire des transactions bancaires en ligne, certains s'étonnent de la lenteur du processus. Ce qui est sûr, c'est qu'un jour toutes les prestations administratives seront possibles en ligne - un enjeu de taille notamment pour alléger les charges administratives des entreprises. Mais le bon vieux guichet communal devrait toujours exister, selon les planificateurs de cyberadministration.

Muriel Ballaman/oang

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