Face à la baisse généralisée du niveau d'orthographe en Suisse, des cours de rafraîchissement sont de plus en plus fréquents, même pour les étudiants en Faculté des Lettres.
C'est surprenant de voir parfois 40 fautes sur travail de trois pages.
"C'est surprenant de voir parfois 40 fautes sur un travail de trois pages", raconte le professeur à l'Université de Lausanne et de Neuchâtel Thierry Herman. "Cela peut être de la négligence, de la précipitation, mais c'est aussi un manque de prise de conscience de l'image que donne l'orthographe", poursuit-il.
Parmi les causes évoquées pour expliquer cette érosion figurent la diminution des heures consacrées au français, la multiplicité des branches enseignées et l'apparition de nouveaux loisirs au détriment de la lecture.
"Le respect des mots"
Invité sur le plateau du 19h30, le président de l'Académie Goncourt et fervent défenseur de la langue française Bernard Pivot pointe notamment le manque d'attention accordé à l'orthographe.
En évoquant le récent exemple du nom de Wolinski mal orthographié sur la plaque commémorative en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, Bernard Pivot s'exclame: "Les gens qui ont écrit la plaque, ils auraient quand même pu se renseigner avant". Et d'ajouter: "Souvent, l'orthographe est déficiente parce qu'on n'a pas fait l'effort de regarder dans un dictionnaire".
>> Lire : Le nom de Wolinski mal orthographié sur la plaque commémorative
"Sans tomber dans la nostalgie, il faut essayer d'avoir le respect de son temps. Et le respect de son temps passe par le respect des mots", conclut-il.
Magali Rochat/mo