Selon les opposants romands, les contournements de Morges (VD) et de La Chaux-de-Fonds (NE) seraient menacés par le coût du deuxième tube et de la réfection du Gothard, qui s'élève à trois milliards de francs.
Des projets d'agglomération comme le métro M3 à Lausanne pourraient également être remis en cause d'après eux, même si l'administration fédérale dément tout lien entre ces projets et le Gothard.
Inquiets pour le financement
Le contexte général du financement des infrastructures inquiète le comité du non. Le second tube sera financé par le fonds routier qui pourrait être déficitaire d'ici 2018, selon la conseillère aux Etats Géraldine Savary (PS/VD). Dans ce cas, le financement viendrait du fonds FORTA qui doit, lui, notamment soutenir le projet de contournement de Morges.
"Nous avons voté le principe de l'élargissement de l'autoroute de contournement de Genève, nous avons voté le principe du contournement de Morges, et le financement sera assuré parce que le Parlement est cohérent", répond de son côté le conseiller national Christian Lüscher (PLR/GE), du comité du oui, qui assure que le Parlement ne touchera pas à FORTA.
Une question de principe
Par ailleurs, les opposants romands avancent également l'argument de principe. Le Gothard voit passer 17'000 véhicules par jour contre 90'000 entre Lausanne et Genève.
"On s'apprête à dépenser trois milliards pour un tunnel qui accueille en fait la capacité de trafic d'une route secondaire, une route comme la Transjurane à Saint-Ursanne, comme la route de Jussy à Genève. Ce sont de petites routes alors que 90% des bouchons se trouvent sur les autoroutes urbaines", avance Lisa Mazzone, conseillère nationale (Verts/GE).
Laurent Dufour/tmun