Lancé par les Jeunes socialistes, le texte veut que Berne interdise aux banques, fonds de placements et sociétés de négoce ayant leur siège en Suisse d’investir dans des instruments financiers ayant trait aux matières premières et aux produits alimentaires.
Une nécessité pour Catherine Morand, qui pointe du doigt l'extrême volatilité des prix induite par la spéculation. Avec souvent des effets néfastes pour les agriculteurs.
"Si l'on soutient cette initiative, c'est parce qu'on est présents sur le terrain. Dans les pays où nous sommes présents, on constate régulièrement les conséquences dramatiques des hausses brutales des prix. Elles font basculer des couches entières de la population dans la pauvreté", explique la coordinatrice de Swissaid.
L'exemple américain
Pour autant, de nombreuses études affirment que le négoce n’a que peu d’incidences sur le prix des denrées alimentaires. Cette réalité existe-t-elle vraiment? "Indéniablement, répond Catherine Morand. La crise alimentaire de 2007/2008, avec ses émeutes de la faim tragiques, correspond au moment où le marché immobilier s'est effondré aux Etats-Unis".
Une crise qui a poussé passablement d'investisseurs à spéculer sur le maïs, le blé, le soja et le riz. "Nier leur responsabilité ne tient pas la route. La spéculation à laquelle s’attaquent les Jeunes socialistes est donc une réalité".
>> A écouter également, le point de vue des opposants : "Il n'y a aucune corrélation entre le négoce et le prix des denrées alimentaires"
kg