Une initiative inefficace et nuisible pour l'économie suisse: le Conseil fédéral partage l'objectif du texte, mais il estime que l'initiative manque sa cible.
Combattre la pauvreté, lutter contre la faim dans le monde? Le Conseil fédéral est pour! Mais pour cela, a rappelé Johann Schneider-Ammann, la Suisse passe par l'aide au développement ou l'aide humanitaire. Interdire la spéculation en Suisse ou au niveau mondial ne changerait rien. Le ministre de l'Economie et président de la Confédération estime que ce sont d'autres causes - catastrophes naturelles, inondations, sécheresses, décisions politiques comme en Chine - qui provoquent les flambées du prix des denrées alimentaires.
Economie pénalisée
Autre argument du Conseil fédéral: interdire la spéculation sur les denrées alimentaires en Suisse conduirait à la mise en place d'instruments de contrôle très poussés des assurances, banques, caisses de pensions qui pourraient être concernées. La place économique suisse serait pénalisée, selon Johann Schneider-Ammann, et les entreprises, voyant leur compétitivité menacée, pourraient quitter la Suisse.
Les initiants, eux, répondent que la Suisse doit donner l'exemple.
Thibaut Schaller/kkub