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Genève sensibilise les migrants aux relations hommes-femmes

Genève a rendu obligatoire un cours destiné aux migrants sur le comportement envers les femmes (image d'illustration). [Keystone - Ennio Leanza]
Faut-il instituer des cours pour sensibiliser les migrants aux règles de leur pays d'accueil? / Forum / 6 min. / le 12 janvier 2016
Les cours dispensés aux migrants de Suisse, pour les sensibiliser aux règles de leur pays d'accueil, n'évoquent pas automatiquement le comportement envers les femmes. Mais Genève a choisi de rendre ce cours obligatoire il y a quelques années.

Ces migrants, d'où qu'ils viennent, "arrivent tous avec leur culture, leur vie sociale, leur éducation. Ici, ils doivent se confronter à un nouvelle façon de faire. Dans le cadre de ces cours, nous leur présentons comment se comporter en société (...) Et évidemment, quelles vont être les relations hommes-femmes. Ce n'est pas un cours exclusivement sur cette question là, mais ce thème-là en fait partie", explique mardi dans l'émission Forum Françoise Michel, responsable de la formation des migrants à l'Hospice général à Genève.

"Le droit de porter plainte, sans l'aval du clan"

"Nous ne tenons pas un discours moralisateur, mais simplement un discours sur la place de la femme dans la société. Nous les rendons attentifs au fait que la femme a une place 'légale', 'juridique' en tant qu'individu. Elle a le droit par exemple d'aller porter plainte toute seule. Elle a le droit d'aller demander l'aide d'une association, d'un avocat seule, sans avoir l'aval du clan, du père ou du frère", précise-t-elle.

Cette présentation de la femme ayant les mêmes droits qu'un homme suscite généralement des réactions "plutôt bonnes", indique encore Françoise Michel. "Il peut y avoir des réactions de surprise, d'incompréhension. Mais ces cours sont aussi un espace où l'on fait venir les questions, où il y a des débats, avec des formateurs professionnels (...) C'est un espace où l'on peut mettre certaines choses à leur place et déconstruire certaines idées reçues."

Le bilan de cette formation est quant à lui jugé très positif, conclut Françoise Michel, qui ajoute qu'il y a rarement des réactions antiféminines et que le rapport se passe plutôt bien.

jzim

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