"Le Conseil de sécurité de l'ONU n'est plus représentatif du monde actuel"

"Le système onusien a 70 ans, il ne répond pas toujours aux défis actuels, a estimé Michael Møller sur les ondes de la RTS. Il faut le rénover et le renouveler. Mais pour cela, tous les pays membres doivent faire preuve de volonté politique".

Le directeur-général de l'Office des Nations Unies à Genève a aussi estimé que le "Conseil de sécurité n'est plus représentatif des tendances géopolitiques actuelles". Il renvoie au monde d'il y a des dizaines d'années en arrière.

Face à un terrorisme sans frontière ou à la crise migratoire, l'ONU ne peut plus fonctionner comme elle le fait aujourd'hui. "Il s'agit de commencer par un dialogue et une analyse poussée du système actuel pour comprendre comment on en est arrivé là", a encore noté le Danois.

Sur la bonne voie

Michael Møller, également secrétaire général adjoint de l’ONU, a par ailleurs relevé l'adoption de nouvelles politiques positives qui a émaillé l'année 2015: "L'accord sur le climat à la COP21, le financement de l'aide au développement ou l'accord présentant comment contrer les risques de catastrophes ont été des avancées décisives."

Le directeur de l'ONU à Genève a salué un dialogue entre les Etats mais aussi avec la société civile, l'économie et le monde académique qui permet d'affronter, de résoudre des problèmes efficacement ainsi que de faire de la prévention.

La sécurité à redéfinir

Parlant du climat de tensions en lien à la Syrie et aux groupes terroristes, Michael Møller a rappelé que la conception même de "sécurité" devait être revue par les Etats membres de l'ONU. "C'est un concept plus large que seulement la notion du militaire ou du renseignement. La sécurité, c'est l'accès à l'éducation, à la nourriture et aux droits humains".

Des valeurs que défendent l'ONU ainsi que d'autres ONG établies à Genève, une ville dont l'avenir international semble assuré pour Michael Møller. "Le tissu de valeurs communes constitué depuis la création de la Croix-Rouge à Genève renforce les actions mutuelles des uns et des autres."

La migration, une priorité

Pour 2016, la crise migratoire et le financement des réfugiés provenant de Syrie sera l'une des priorités de l'ONU. Une conférence devrait avoir lieu à Londres le 4 février sur ce sujet. Auparavant, le 25 janvier, des pourparlers sur la Syrie se tiendront normalement à Genève et des négociations sur le Yémen pourrait aussi intervenir dans la foulée en Suisse.

sbad