L'initiative UDC de mise en oeuvre fait suite à la précédente initiative de l'UDC sur le renvoi des étrangers criminels acceptée en 2010. Parmi les nombreux reproches des opposants, celui de l'automatisme des expulsions en cas de condamnation, sans passer par un juge.
Le vice-président de l'UDC Suisse, Oskar Freysinger, a précisé au micro de la RTS que l'initiative n'aura aucune incidence sur la procédure pénale. Celle-ci sera la même pour toute personne en Suisse. "Par contre, une fois la condamnation prononcée, il y aura un automatisme de renvoi. Et la différence est là avec la loi actuelle, qui prévoit une clause de rigueur."
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Les multirécidivistes
Pour le conseiller d'Etat valaisan, le plus gros problème, ce sont les multirécidivistes, que la Suisse "peine à expulser", en raison des recours systématiques et des tribunaux, qui "rechignent" à expulser.
"Avec notre initiative, les choses sont claires. Tu viens chez nous, tu te comportes bien. Sinon, tu pars. C’est simple!" argumente l'ancien conseiller national.
Le Valaisan se défend toutefois d'être trop dur. "Notre initiative est équitable, juste, et surtout respectueuse des futures victimes potentielles. Le criminel, lui, m'intéresse un peu moins", souligne Oskar Freysinger.
Vous voulez combattre le racisme? Alors il faut exclure ces pommes pourries qui empoisonnent notre police et nos tribunaux.
Primauté du droit suisse
Le conseiller d'Etat assume par ailleurs la primauté du droit suisse sur le droit international. Un argument brandi par les opposants à l'initiative, qui craignent un précédent.
Oskar Freysinger prend l'exemple d'une famille afghane que la Suisse a voulu expulser vers l'Italie. "Le tribunal européen nous a dit que ce n'était pas possible, car il n’est pas garanti que les enfants aient une crèche digne de leur statut. On peut empêcher tout ce qu'on veut du moment que l'on considère cette cour européenne supérieure au droit suisse."
Le vice-président de l'UDC rappelle qu'en Suisse, c'est le citoyen qui est souverain, "et non le juge étranger".
De quoi s'attirer une nouvelle crise avec Bruxelles? Certainement pas, assure Oskar Freysinger: "Les quatre pays européens qui nous entourent ont une clause d'expulsion. Nous avons étudié l'affaire, je ne vois pas en quoi cela posera problème."
fme