En échange de Béatrice Stockly, AQMI exige "la remise en liberté d'un certain nombre de ses combattants en prison au Mali et l'un de ses dirigeants, Abou Tourab", qui est détenu par la CPI.
Abou Tourab est le nom de guerre d'Ahmad Al Faqi Al Mahdi, qui était l'un des chefs du groupe djihadiste malien Ansar Dine, lié à AQMI.
Accusé de destructions d'édifices religieux et de monuments historiques à Tombouctou en 2012, il est de fait le premier djihadiste à faire face à la CPI, et le premier suspect arrêté dans l'enquête de la Cour sur le Mali. Il a comparu pour la première fois en septembre à La Haye, où il est détenu.
La Suisse exige une libération "sans condition"
Contacté par la RTS, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a demandé mercredi "la libération sans condition de la personne enlevée".
Le Sahara se transformera en prison sans barreaux pour vos citoyens
Aucune menace directe contre la Suisse n'est prononcée durant les huit minutes que dure la vidéo visionnée par la RTS. "Si vous acceptez nos demandes, vos citoyens seront libérés", annonce le ravisseur, menaçant que dans le cas contraire "le Sahara se transformera en prison sans barreaux" pour les otages.
Dans son message adressé à la Confédération, le groupe terroriste avertit que "dans le passé, nous préférions négocier en secret. Ce genre d'accord est terminé."
Une autre vidéo avec d'autres otages
Jean-Paul Rouiller, expert en matière de terrorisme, a lui indiqué au 19h30 de la RTS que selon son analyse de la vidéo, "nous pouvons voir que le locuteur (le djihadiste qui s’exprime) est le même qui s’exprimait dans une vidéo de propagande diffusée par AQMI il y a quelques mois et qui montrait d'autres otages. C’est donc clairement la même unité de combattants d’AQMI qui détient la Suissesse. Toutefois, les otages sont probablement retenus séparément dans des endroits différents."
>> Lire aussi : AQMI revendique l'enlèvement de la Suissesse au Mali dans une vidéo
rtsinfo avec agences
Déjà enlevée en 2012
Quadragénaire qui revendique sa foi chrétienne, la Bâloise Béatrice Stockly était très impliquée dans les actions sociales à Tombouctou, où elle avait déjà été enlevée une première fois en 2012.
Grâce à une médiation burkinabé, elle avait été libérée au bout d'une dizaine de jours de captivité par le groupe djihadiste Ansar Dine, qui contrôlait alors Tombouctou.
Malgré les mises en garde de la Confédération, elle est retournée s'y installer en janvier 2013, lorsque les djihadistes en ont été chassés et ont été dispersés à la faveur d'une intervention militaire internationale déclenchée à l'initiative de la France.