"L'argument des opposants qu’un RBI pourrait démotiver les gens de travailler est ainsi largement démenti", écrivent les initiants mercredi. Cependant, selon le sondage mené fin novembre par DemoSCOPE, un tiers des 1076 personnes interrogées pensent que "les autres arrêteraient de travailler".
Si le revenu universel était accepté en votation le 5 juin, ses partisans soulignent que les Suisses utiliseraient leur nouveau temps libre pour poursuivre leur formation (54%), travailler en indépendants (22%) et passer plus de temps avec leur famille (53%). En outre 40% d'entre eux s'engageraient davantage dans le bénévolat.
La fin des "peurs existentielles"
Quelque 67% des sondés considèrent que le RBI éliminerait les peurs existentielles, argument mis en avant par les initiants, ce qui d'après eux "renforcerait leur capacité d'initiatives personnelles".
Soutenu par un réseau de citoyens indépendants, le revenu de base aurait ainsi "des conséquences positives pour le monde du travail".
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ats/tmun
Horizon jugé lointain
Plus de la moitié des sondés estiment toutefois que le RBI ne verra jamais le jour. Pour nombre d'entre eux, cette proposition ne sera pas mise en place avant très longtemps: dans environ 10 ans (16%), dans 25 ans (15%) ou pas avant 50 ans (7%).
Seules 3% des personnes interrogées pensent que le revenu universel sera introduit après la votation. Mais la "génération Y" se montre plus optimiste à long terme: près de 60% des 20-35 ans sont convaincus que le revenu universel sera introduit à l'avenir en Suisse.
Quelque 2500 francs par mois sans travail en retour
D'après les initiants, issus de milieux intellectuels, il n'y a plus assez de travail pour tous et l'Etat social ne parvient plus à remplir sa tâche.
Leur initiative propose que la Confédération verse, sans travail en retour, un montant mensuel qui pourrait être fixé à 2500 francs par adulte et 625 francs par mineur. Le texte a été rejeté par le Conseil national comme par le Conseil des Etats.