Doris Leuthard: "La salade et le yaourt ne viennent pas chez vous par le rail"

A quelque trois semaines de la votation sur la construction d'un deuxième tube routier au Gothard, Doris Leuthard a insisté sur les avantages d'un tel ouvrage, notamment pour le marché intérieur suisse: "Au Gothard, 50% du transport de marchandise international est effectué par des poids lourds. Ce sont nos camions, des camions pour l'importation ou l'exportation. La salade et le yaourt ne viennent pas chez vous à la maison par le rail".

Alors que le tunnel ferroviaire du Gothard sera inauguré le 1er juin prochain, et celui du Monte Ceneri en 2019 ou 2020, la ministre a souligné l'importance de l'investissement dans les transports: "Je ne peux pas dire qu'on ne fait plus rien sous prétexte que les transversales alpines coûtent très cher. Il faut un système de trafic combiné et non une politique idéologique qui consisterait à privilégier seulement la route ou le rail (...) La priorité est l'entretien des infrastructures existantes, puis il faut investir là où il y a des bouchons."

"La pollution dans le sud du Tessin n'est pas due au Gothard"

La conseillère fédéral a par ailleurs tenté de rassurer les Tessinois qui disent craindre que le deuxième tube ait de graves conséquences sur la santé de la population: "A Chiasso et à Mendrisio, au sud du Tessin, la qualité de l'air est effectivement très mauvaise, mais ce n'est pas à cause du Gothard, qui est très éloigné de ces régions. La pollution provient des poids lourds qui vont jusqu'à Chiasso, des frontaliers et de l'industrie milanaise", a-t-elle expliqué citant des statistiques officielles.

Servir et disparaître

Plusieurs anciens conseillers fédéraux ont fait entendre leur voix quant aux objets de votation du 28 février. C'est le cas de Moritz Leuenberger (PS) qui plaide contre le second tube routier au Gothard.

L'engagement d'ex-membres du gouvernement semble irriter Doris Leuthard: "J'espère que lorsque je me retirerai de la politique, je le ferai à 100%. Quand on n'est plus membre du gouvernement, on ne connaît plus les dossiers à fond. Et c'est un peu difficile pour le collège actuel. Je pense que c'est très bien de servir et de disparaître."

hend