Le nombre de naturalisations a fait un bond de 32'800 en 2014 à 40'588 en 2015, selon les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS) et les derniers chiffres du Secrétariat d'Etat aux migrations.
En effet, les incertitudes liées aux initiatives de l'UDC qui ciblent les étrangers, notamment celle de mise en oeuvre sur le renvoi des criminels étrangers, semblent provoquer une hausse des demandes de passeport à croix blanche, selon plusieurs témoignages recueillis par la RTS.
"Il y a comme un étau qui se resserre autour des étrangers, à qui l’on fait sentir qu'ils ne sont pas chez eux en Suisse. Même s’ils sont nés ici et qu'ils participent à la vie de la cité", indique ainsi le réalisateur Marc Olivetta, Italien de la 3e génération qui vit à Lausanne.
"Réaction à la fermeture"
Le Parlement a également voté en 2014 pour restreindre l'accès des naturalisations aux seuls permis C, ce qui pourrait aussi expliquer l'empressement à obtenir le passeport suisse.
Il s'agit d'une réaction à la fermeture, un scénario que la Suisse a déjà connu lors des années Schwarzenbach, avait relevé Etienne Piguet, professeur de géographie à l'Université de Neuchâtel, qui évoquait cette hypothèse début janvier dans le Journal du matin.
Selon des estimations alors réalisées par la RTS, une hausse des naturalisations de l'ordre de 15%, à 38'000, était attendue en 2015: des prévisions finalement en deçà de la réalité.
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Procédure longue et onéreuse
Le nombre de naturalisations était en baisse constante entre 2006 et 2014, selon les chiffres de l'OFS. Le nombre de naturalisations ordinaires avait en effet diminué de près de 40% en huit ans, selon une estimation parue dimanche dans le SonntagsBlick.
"Les procédures sont trop longues et les émoluments à payer trop chers", critique Walter Leimgruber, président de la Commission fédérale des migrations, dans l'hebdomadaire. Selon les communes, une naturalisation peut en effet coûter jusqu'à 3000 francs.
Martine Clerc/jvia