Publiée la semaine dernière par le professeur Margrit Stamm de l'Université de Fribourg, l'étude Tarzan sur le rôle des pères - la première du genre - a porté sur 300 familles de toute la Suisse. Elle montre que concilier activité professionnelle et vie de famille est aussi problématique pour les pères que pour les mères.
90 heures hebdomadaires entre travail et famille
L'homme doit ainsi consacrer en moyenne près de 90 heures par semaine à son travail, à ses enfants et à son ménage. Cette ampleur s'explique aussi par le fait que le temps partiel reste très minoritaire côté masculin: à peine plus d'une famille sur dix, dans l'étude, voit les deux parents réduire leur temps de travail.
Le modèle dominant reste celui de l'homme à plein temps et de la femme à temps partiel, des proportions conformes aux données de l'Office fédéral de la statistique.
Les pères peinent à gérer leurs ambitions
Mais s'il reste celui qui assure majoritairement les rentrées financières de la famille, l'homme veut aussi s'investir à la maison - une ambition que tous les pères n'arrivent pas à gérer. Un tiers d'entre eux sont décrits comme distants et sans orientation.
Mais si le père s'implique peu avec ses enfants, c'est aussi parce que la mère n'est pas forcément prête à céder de son pouvoir sur l'éducation.
Pour l'avocate Anne Reiser, spécialiste du droit de la famille, cette étude confirme l'absence de reconnaissance pour le rôle spécifique du père dans les familles d'aujourd'hui. "Je pense que ça va faire réfléchir les juges [lors d'une séparation], il va falloir se rendre compte que le père n'est pas juste le pourvoyeur financier".
>>> Ecoutez l'interview d'Anne Reiser dans le Journal du matin:
Pierre-Han Choffat/oang