Le dernier panorama des addictions 2016 publié lundi insiste sur le fait que ce n'est pas seulement aux individus d'éviter les comportements à risque, mais aussi à l'Etat et à l'économie d'agir.
Chaque année, les problèmes liés aux dépendances entraînent plus de 11'000 décès et des coûts de l'ordre de 10 milliards de francs, rappelle Addiction Suisse, centre national de recherche dans le domaine de la santé.
Le tabac reste le plus dangereux
Le rapport précise que le tabac cause la mort de 9500 personnes par an, traduisant la hausse du nombre de fumeuses ces dernières décennies. Côté alcool, la consommation recule, mais 11% seulement de la population avale la moitié de la quantité totale. Environ 100'000 enfants vivent avec un parent alcoolique.
Quant au cannabis, il reste de loin la substance illégale la plus consommée. Chez les 15 à 34 ans, une personne sur quatorze en fume.
Enfin, pour les jeux de hasard, 1% de la population joue de façon problématique ou pathologique. Et ce risque pourrait augmenter avec la nouvelle loi qui prévoit d'élargir le marché aux jeux en ligne.
ats/cab
Mettre des limites
Addiction Suisse estime que la population n'est pas contre certaines restrictions. Selon des enquêtes récentes, elle soutient une interdiction de la publicité pour le tabac et des mesures pour lutter contre l’alcool bon marché.
Les cantons et les villes planchent également sur de nouvelles approches vis-à-vis du cannabis. L'évolution aux Etats-Unis bouscule le débat. Plusieurs Etats américains ont déjà accepté la légalisation et la régulation du marché du cannabis.
Addiction Suisse veut toutefois éviter d'adopter un modèle commercial pour le cannabis, comme pour l'alcool et le tabac, avec le développement de groupes d'intérêt qui s'opposent aux mesures de santé publique lorsque celles-ci limitent leurs bénéfices.