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Deux ans après le vote du 9 février, le Brexit ouvre une brèche pour la Suisse

Roberto Balzaretti, ambassadeur de Suisse auprès de l'UE. [EPA/Keystone - Thierry Roge]
Etat des bilatérales avec l'UE, deux ans après le vote du 09 février 2014 / Le Journal du matin / 5 min. / le 9 février 2016
"La Suisse est en meilleure posture" face à l'Union européenne deux ans après le 9 février, analyse le chef de la mission suisse auprès de l'UE, qui juge les concessions obtenues par Londres positives.

L'ambassadeur suisse auprès de l'Union européenne (UE) estime que la Suisse est "en bien meilleure posture qu'il y a deux ans", au lendemain de l'acceptation de l'initiative UDC contre l'immigration de masse. Mais "le mandat constitutionnel est clair et demande une restriction quantitative de la libre circulation des personnes, ce que l'Union européenne peut difficilement accepter en l'état", explique Roberto Balzaretti dans le Journal du matin mardi.

"Il faut montrer qu'il y a des difficultés qui peuvent découler d'une immigration non contrôlée pour la Suisse, pour que l'Union européenne accepte que l'on envisage des mesures". Une discussion "compliquée qui prend du temps", résume l'ambassadeur.

>> Lire : "Les discussions avec l'UE devraient reprendre entre février et juin"

Un article de l’accord sur la libre circulation (14 alinéa 2), indique en effet que des "mesures" peuvent être prises par un des partenaires, "en cas de difficultés sérieuses d'ordre économique ou social".

Les effets du Brexit

Les discussions autour des risques de Brexit, soit la possible sortie de la Grande-Bretagne de l'Union, qui ont permis à Londres de faire ses propres revendications dans le domaine migratoire ne sont pas sans effet.

>> Lire : L'Union européenne présente ses réformes pour éviter un "Brexit"

La situation britannique est différente car elle est liée à des craintes sur son système de sécurité sociale, mais "le deal britannique, s'il y en a un, nous montre que lorsqu'on a des difficultés avérées, l'UE est en mesure d'accommoder la situation particulière d'un Etat membre", indique le représentant suisse.

Cette "brèche ouverte avec les Britanniques peut conduire l'Union à considérer notre cas d'une manière plus favorable", estime-t-il.

>> Ecouter la position de Didier Burkhalter sur ce sujet :

Didier Burkhalter lors de la conférence annuelle de la coopération suisse au développement le 22 janvier 2016 à Zurich. [Keystone - Ennio Leanza]Keystone - Ennio Leanza
Propositions de l'UE pour éviter un "Brexit": "un bon signal pour la Suisse" / Forum / 5 min. / le 2 février 2016

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La Suisse a intérêt à ce que l'UE règle ses problèmes

Interrogé sur les crises, financière, économique et migratoire traversées par la l'Europe, l'ambassadeur suisse auprès de l'UE Roberto Balzaretti assure que "nous avons un intérêt absolu à ce que l'Union européenne arrive à gérer ses problèmes, car ils nous touchent très directement et parce que l'UE est notre partenaire essentiel".

Des organisations lancent un appel

Deux ans jour pour jour après l'acceptation de l'initiative UDC "contre l'immigration de masse", une coalition d'organisations et des Verts se sont rassemblés mardi à Berne pour défendre une Suisse ouverte. Et lancer un appel au Conseil fédéral.

"Surmonter ensemble les obstacles plutôt qu'isoler la Suisse !" Une soixantaine de personnes armées de ballons se sont réunies sous la pluie, sur la place de la gare, pour commémorer l'acceptation de l'initiative de l'UDC par le peuple suisse le 9 février 2014.