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Membres présumés de l'EI jugés en Suisse grâce à des infos américaines

Les quatre hommes seront jugés dans un tribunal sous haute surveillance à Bellinzone. [Keystone - Karl Mathis]
Membres présumés du groupe EI jugés en Suisse grâce à des infos américaines / Le 12h30 / 2 min. / le 16 février 2016
Le procès de quatre membres présumés de l'Etat islamique s'ouvre le 29 février devant le Tribunal pénal fédéral. L'acte d'accusation révèle qu'il est le fruit d'une enquête commune américano-suisse.

Les ressortissants irakiens qui se retrouveront sur le banc des accusés à Bellinzone sont poursuivis pour avoir soutenu l’organisation Etat islamique et avoir voulu en implanter une cellule en Suisse.

Accord américano-suisse contre le terrorisme

L’acte d'accusation montre que l'enquête ouverte contre ces quatre hommes arrivés en Suisse par la voie de l’asile avait démarré suite aux informations reçues par le Service de renseignement de la Confédération (SRC) de la part de son équivalent américain. Elles portaient sur la préparation d’un attentat et avaient été délivrées par Washington suite à un accord conclu avec la Suisse pour la mise en place d’un dispositif spécial de lutte contre le terrorisme. C'est cette collaboration qui débouche sur le procès devant le Tribunal pénal fédéral (TPF).

Arrêtés au printemps 2014

Les prévenus répondent de participation voire de soutien à une organisation criminelle. Ils sont accusés d'avoir exécuté des tâches de coordination et de nature opérationnelle, de propagande terroriste et - pour deux d’entre eux - d’avoir agi comme passeurs pour le compte du groupe Etat islamique. Ils avaient été arrêtés au printemps 2014 et se trouvent en détention provisoire depuis.

Les chances du Ministère public de la Confédération d’obtenir leur condamnation sont incertaines. Les débats s’annoncent difficiles parce que les accusés auraient fait disparaître des preuves qu’ils avaient publiées sur Facebook.

Procès sous haute sécurité

Pour n’importe quel procès, le TPF déploie un dispositif de sécurité largement supérieur aux autres hautes cours suisses. Il est comparable à ceux des aéroports les plus modernes, avec trois ou quatre huissiers engagés pour la fouille des effets personnels des visiteurs. Pour l'occasion, et durant toute la durée du procès, on peut imaginer que le périmètre du tribunal et les environs seront également surveillés par des unités spéciales.

Nicole della Pietra/oang

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