La problématique des requérants d'asile érythréens est un thème récurrent aux Chambres fédérales. Cela fait cinq ans que les députés souhaitent un accord de réadmission qui permettrait à la Suisse d'expulser les demandeurs d'asile déboutés.
De retour d'Erythrée, une délégation de parlementaires a décidé d'ajouter son grain de sel (lire: La Confédération critique face au voyage en Erythrée de certains politiciens). Ces élus souhaitent un dialogue sur la migration qui, à terme, rendrait possibles ces expulsions. La Confédération aspire aussi à un tel dialogue.
Pas de visite
Des discussions se tiennent entre la Confédération et le régime d'Asmara, et le SEM mène régulièrement des enquêtes sur le terrain afin de clarifier la situation.
Mais la visite d'un membre du Conseil fédéral ne ferait sens que si quelque chose de concret était sur le point d'aboutir, indiqué encore le SEM.
Or, la Suisse et l'Erythrée sont loin d'en être à ce stade, même si le Conseil fédéral a décidé l'automne dernier d'intensifier le dialogue.
ats/sbad
Aide difficile à acheminer à bon port
La Confédération se montre circonspecte face à une autre proposition de la délégation parlementaire. Il s'agirait de lancer un programme complet d'aide au développement en faveur de l'Erythrée.
La Suisse lui a déjà fourni une telle aide jusqu'en 2006. Le programme a ensuite été abandonné, car les conditions permettant un contrôle des prestations d'aide n'étaient plus réunies. Du matériel amené à titre humanitaire a par exemple été saisi par des militaires érythréens.
La Direction du développement de la coopération (DDC) estime que la situation ne s'est pas améliorée sur ce point: il manque des assurances nécessaires pour définir l'Erythrée comme une priorité de la coopération au développement. La Suisse fournit cependant une aide ponctuelle.