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Le dialogue entre la Suisse et l'Erythrée n'en est qu'aux prémices

L'Erythrée est soupçonnée de percevoir un impôt sur ses concitoyens vivant à l'étranger, sans avoir demandé l'autorisation de la Confédération. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
La Suisse entretien des contacts avec le gouvernement érythréen mais des parlementaires demandent des résultats. - [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
La Suisse n'en est qu'aux prémices d'un dialogue avec l'Erythrée, a clarifié mardi le Secrétariat d'Etat aux migrations. Des progrès rapides ne peuvent se produire sur un claquement de doigt de parlementaires.

La problématique des requérants d'asile érythréens est un thème récurrent aux Chambres fédérales. Cela fait cinq ans que les députés souhaitent un accord de réadmission qui permettrait à la Suisse d'expulser les demandeurs d'asile déboutés.

De retour d'Erythrée, une délégation de parlementaires a décidé d'ajouter son grain de sel (lire: La Confédération critique face au voyage en Erythrée de certains politiciens). Ces élus souhaitent un dialogue sur la migration qui, à terme, rendrait possibles ces expulsions. La Confédération aspire aussi à un tel dialogue.

Pas de visite

Des discussions se tiennent entre la Confédération et le régime d'Asmara, et le SEM mène régulièrement des enquêtes sur le terrain afin de clarifier la situation.

Mais la visite d'un membre du Conseil fédéral ne ferait sens que si quelque chose de concret était sur le point d'aboutir, indiqué encore le SEM.

Or, la Suisse et l'Erythrée sont loin d'en être à ce stade, même si le Conseil fédéral a décidé l'automne dernier d'intensifier le dialogue.

>> Le SEM s'est défendu d'avoir négligé la situation en Erythrée dans le journal de 12h30 :

Le renvoi des requérants érythréens divise en Suisse.
Le SEM se défend d'avoir négligé l'analyse de la situation en Erythrée / Le 12h30 / 1 min. / le 16 février 2016

ats/sbad

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Aide difficile à acheminer à bon port

La Confédération se montre circonspecte face à une autre proposition de la délégation parlementaire. Il s'agirait de lancer un programme complet d'aide au développement en faveur de l'Erythrée.

La Suisse lui a déjà fourni une telle aide jusqu'en 2006. Le programme a ensuite été abandonné, car les conditions permettant un contrôle des prestations d'aide n'étaient plus réunies. Du matériel amené à titre humanitaire a par exemple été saisi par des militaires érythréens.

La Direction du développement de la coopération (DDC) estime que la situation ne s'est pas améliorée sur ce point: il manque des assurances nécessaires pour définir l'Erythrée comme une priorité de la coopération au développement. La Suisse fournit cependant une aide ponctuelle.