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Le business de ghostwriter pour étudiants débarque en Suisse

Triche à l’uni
Triche à l’uni / Mise au point / 7 min. / le 21 février 2016
Plusieurs centaines d'étudiants ont acheté leur travail académique l'année dernière en Suisse, rapporte dimanche Mise au point sur la base d'une enquête de SRF. Face à ce problème, les universités romandes ne choisissent pas la voie juridique.

En Suisse, la société Acad Write basée à Kloten (ZH) est la plus grande agence de ghostwriters, ou rédacteurs anonymes. Elle compte 300 employés, pour un chiffre d'affaires annuel de trois millions de francs.

"En 2015, environ 480 personnes nous ont contactés, affirme le directeur d'Acad Write, Thomas Nemet. Et parmi elles, 200 ont signé un contrat".  Pour un travail de bachelor par exemple, Acad Write demande 2700 francs.

C'est comme pour les marchands d'armes. Le vendeur n'est pas responsable de l'usage qui en est fait.

Thomas Nemet, directeur d'Acad Write

Selon le chef d'entreprise, les agences de ghostwriters n'ont pas à avoir mauvaise conscience. "C'est comme pour les marchands d'armes. Le vendeur n'est pas responsable de l'usage qui en est fait", estime-t-il.

Réactions diverses des deux côtés de la Sarine

En Suisse alémanique, les universités de Berne et de St-Gall ont pour la première fois porté plainte à la suite de sérieux soupçons de recours à des ghostwriters. "C'est une situation inadmissible et nous devons protéger les étudiants contre ce fléau", indique Lukas Gschwend, vice-recteur de l'université de St-Gall.

>> Lire : L'Université de Berne porte à son tour plainte contre des prête-plumes et L'uni de St-Gall porte plainte contre un fournisseur de travaux académiques

Les institutions romandes estiment de leur côté que la voie juridique ne constitue pas une bonne solution. "Nous devons adapter nos propres modalités d'évaluation pour qu'il ne soit pas possible d'obtenir un diplôme en se faisant passer pour quelqu'un d'autre", affirme Danielle Chaperon, vice-rectrice de l'université de Lausanne.

Déposer plainte, c'est avouer la faillite de notre système académique

Michelle Bergadaà, professeur à l'université de Genève

Pour Michelle Bergadaà, professeur à l'université de Genève et spécialiste des questions de plagiat, déposer plainte "c'est avouer la faillite de notre système académique (...). Se tourner vers la justice me semble être la preuve éclatante que nous n'avons échoué quelque part".

Bernard Heimo/tmun

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Le cas d'Acad Write

Les plaintes déposées par les universités alémaniques ont néanmoins réussi à faire peur à Acad Write. L'agence envisageait de déménager en Allemagne.

La société a par ailleurs été mise en liquidation, comme l'indique le registre du commerce du canton de Zurich.