L'objectif de la visite d'Etat du président de la Confédération en Iran, qui se déroulera du 26 au 28 février, est d'intensifier les relations commerciales entre Berne et Téhéran depuis la levée récente des sanctions commerciales contre le régime iranien.
Beaucoup de patrons voulaient ainsi être du voyage, mais il y a de nombreux déçus. Finalement, seuls 35 à 40 chefs d'entreprises triés sur le volet se rendront à Téhéran.
Visite trop courte?
Chez Economiesuisse, chargée d'opérer la sélection, on explique avoir suivi le principe du "premier arrivé, premier servi". Autre critère: il fallait une délégation de haut rang. Autrement dit, plus les entreprises proposaient des personnes à responsabilité, plus elles avaient de chance d'obtenir une place.
Officiellement, on indique que toutes les branches économiques seront représentées, mais on n'en saura pas plus. Ce secret s'explique notamment par des questions de confidentialité. Certaines entreprises ayant des clients aux Etats-Unis ou en Israël ne souhaitent pas que leur nom soit rendu public, de peur de perdre des contrats.
Des doutes sont également émis quant à la durée du voyage - un week-end à peine - et quant à son efficacité. Passer à peine deux jours sur place est trop court pour approfondir des contacts, estiment certains. D'autant que le programme devrait être très chargé, avec peu de temps libre.
Un ancien diplomate plutôt optimiste
Interrogé dans Forum, Philippe Welti, président de la Chambre de commerce Suisse-Iran et ancien ambassadeur de Suisse à Téhéran, tempère ces critiques.
"Ce qui est important, c'est la valeur de la visite. Ce qui est important, c'est de renouer les contacts au niveau industriel et aussi au niveau des autorités", affirme Philippe Welti, qui estime que "la Suisse arrive suffisamment à temps pour être bienvenue".
"Les Iraniens ont beaucoup d'estime pour la Suisse et ils se souviennent de ceux qui ont été amicaux dans le passé", rappelle en outre l'ancien diplomate helvétique.
Pietro Bugnon/dk
Autre reproche... le timing... Le Président de la Confédration Johann Schneider Ammann
L'impression, disent ces patrons helvétiques, que la Suisse a loupé le coche... qu'elle arrive un peu tard... comme la grêle après les vendanges.