La visite d'Etat du président tunisien ne s'est pas déroulée comme prévu. De nombreuses maladresses ont été enregistrées: ainsi Béji Caïd Essebsi a déclaré que la Suisse faisait partie de l'Union européenne et que sa démocratie datait de 1916.
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De son côté, Johann Schneider-Ammann a parlé en allemand alors qu'il aurait pu faire l'effort de s'exprimer en français et son discours sentait le réchauffé.
Maladresse dans les discours
Si Béji Caïd Essebsi parlait sans note, le président de la Confédération avait sous les yeux un discours rédigé et imprimé depuis longtemps manifestement.
Initialement, le président tunisien devait venir en novembre, mais la visite a été annulée à cause des attentats en Tunisie. Et le discours ne semble pas avoir été rafraîchi: Johann Schneider-Ammann s'est réjoui que la Tunisie avait été choisie pour recevoir le prix Nobel de la paix en octobre. Or, le prix a été décerné en décembre. Ce discours sent un peu le moisi, confie un proche du conseiller fédéral.
En allemand ou en français?
Pour le Département de l'économie, le président de la Confédération devait parler allemand, mais le Département des affaires étrangères avait prévu qu'il parlerait français. Une information contradictoire a donc été envoyées aux Tunisiens, dont le président était persuadé que le français prévaudrait.
C'est pourquoi le président tunisien a remis à l'ordre son homologue. Il a ensuite enchaîné en arabe. Et dans l'analyse politique, on relèvera que les deux départements sont en mains du même parti, le PLR.
Organisation difficile
L'organisation d'une visite d'Etat est complexe avec pas moins de 3 organes fédéraux qui y participent: le département présidentiel, celui des Affaires étrangères et la chancellerie.
Pour couronner le tout, il y a le tournus des présidents de la Confédération.
A l'origine, cette visite devait avoir lieu lorsque Simonettta Sommaruga était présidente. Le Département de l'économie de Johann Schneider-Ammann n'a eu que peu de temps pour organiser cette visite.
Dans l'entourage du président de la Confédération, on relativise: ces incidents auraient pu être beaucoup plus problématiques, mais heureusement, les relations entre la Suisse et la Tunisie sont bonnes.
Muriel Ballaman/lan
Autres maladresses
Quelques couacs ont déjà été enregistrés lors de visites d'Etat.
Ainsi, la femme de l'ancien conseiller fédéral Joseph Deiss a fait la bise à l'impératrice du Japon.
Plus grave: la manifestation pro-tibétaine à Berne lors de la visite du président chinois.