L'objectif de cette séance a été de comprendre pourquoi la modernisation de ces véhicules militaires coûtera près de deux fois plus que le prix d'achat - plus d'un demi milliard de francs. Et il reste encore beaucoup d'inconnues, alors que le plénum est censé se prononcer lundi.
Il faudra compter 240'000 francs pour moderniser un camion acheté 140'000 francs dans les années 1990. Devant la commission, Armasuisse a esquissé quelques éléments de réponse à une telle différence, concédant que la facture initiale pouvait être réduite de 5%. Mais la centrale d'achats de l'armée a fourni uniquement des explications par oral et en allemand. Aucun document n'a été distribué, ce qui a fait bondir certains élus.
Difficile baptême du feu pour Guy Parmelin
Sur la base de ces informations de dernière minute, à gauche on entend revoir la dépense à la baisse. A droite, on préfère conserver le montant proposé par le Conseil fédéral, soit plus d'un demi milliard de francs pour 2220 camions. Ce qui implique le risque de générer des restes de crédits, ces fameux budgets octroyés par le Parlement, mais non dépensés par l'armée.
Le nouveau conseiller fédéral chargé de la Défense Guy Parmelin devra défendre cette acquisition lundi. Le Vaudois fera son baptême du feu devant le plénum du Conseil des Etats avec un dossier qui aurait pu être mieux ficelé. Les questions sur les détails chiffrés de cette acquisition pleuvront. Guy Parmelin devra répondre aux critiques des parlementaires, même si ce n'est pas lui qui a initié ce programme de modernisation, mais son prédécesseur à la tête de la Défense, Ueli Maurer.
Dossiers boiteux hérités d'Ueli Maurer
Les camions Duro ne constitue pas le seul dossier potentiellement explosif dont hérite Guy Parmelin. Parmi ces dossiers, celui de l'achat du système de défense anti-aérien Bodluv, prévu pour 2020, mais déjà sous le feu des critiques. Ce qui fait dire à certains élus que tous les dossiers laissés par Ueli Maurer sont boiteux.
Approché par la RTS, l'actuel ministre des Finances réfute la critique. L'UDC zurichois déclare avoir laissé à Guy Parmelin un département en bien meilleur état qu'il ne l'a lui-même reçu des mains de Samuel Schmid.
Pietro Bugnon/lgr